En difficulté depuis des années, du moins depuis le départ d’Anicet Bongo OIndimba, la société TV Sat Africa, plus connue sous l’appellation de Téléafrica, a été mise entre les mains d’une administration provisoire. Son fonctionnement ayant été jugé irrégulier par la justice, Me Joseph-Gyno Ndong Bibang, a pour mission de remettre ce média appartenant à la famille Bongo sur les rails.
Première chaîne privée en Afrique subsaharienne et propriété de la famille Bongo, le personnel de TVSat-Téléafrica tire le diable par la queue. Plusieurs mois sans salaire, parfois sous l’indifférence des patrons de ce média. Il faut dire que durant des années, les gestions, sinon, le fonctionnement de ce média était irrégulier. Pas de directeur général, à part des personnes qui se sont autoproclamées à ce poste, avec des documents douteux, signés, selon ces derniers, de la présidente du Conseil d’administration, Pascaline Mferri Bongo Ondimba, fille ainée du défunt président Omar Bongo.
Une situation qui avait été alertée à plusieurs reprises par le personnel. Pour mettre fin à cette confusion, le Tribunal du Commerce de Libreville a décidé en septembre dernier, de placer cette société sous administration provisoire. L’ordonnance n° 206/2022-2023 justifie cette décision par le « fonctionnement irrégulier » de l’entreprise de la famille Bongo. Laquelle entreprise, selon le Tribunal de Commerce de Libreville, a toujours fait face à une gestion opaque depuis sa création.
Durant 10 ans, ou du moins depuis le départ d’Anicet Bongo Ondimba, Téléafrica a toujours habitué ses téléspectateurs à des mouvements de grève du personnel. Une situation de difficulté du personnel qui est toujours passé sous l’indifférence des patrons du média, dont sa présidente du Conseil d’administration et de tout le reste de la famille, surtout, Ali Bongo, qui a été au pouvoir 14 ans durant. Malgré ces difficultés, pour autant, le personnel du média n’a cessé de travailler. Mieux, la ligne éditoriale du Téléafrica est restée en faveur du pouvoir des Bongo. Mais sans rien obtenir en retour. La preuve de cette ingratitude, le décès de plusieurs collaborateurs, dont le dernier en date, fut celui du journaliste sportif, Prince Ozone Magnombé. Malade et chassé de sa maison par son bailleur, le confrère qui vivait désormais avec femme et enfants dans les locaux du média de la famille présidentielle y a rendu l’âme, dans l’indifférence totale du top management du média.
C’est dire si l’administrateur Me Joseph-Gyno Ndong Bibang, syndic judiciaire, appelé à restructurer la société Téléafrica, a du pain sur la planche.