Longtemps annoncé, le couvercle a finalement sauté le lundi 25 septembre dernier à l’Agence nationale des parcs nationaux du Gabon.
Depuis le début de cette semaine et même depuis la date du dépôt du préavis de grève, la tension était palpable au siège de l’Agence nationale de parcs nationaux, situé au quartier Kalikak dans le premier arrondissement de Libreville. Et pour cause, une grève du personnel qui a débuté le lundi 25 septembre. A l’origine de la grève, les mauvaises conditions de travail et salariales.
Comptabilisant treize parcs nationaux, vingt aires marines protégées, neuf sites Ramsar et l’Arborétum Raponda Walker, soit quarante-cinq aires protégées couvrant près de 14% des surfaces terrestres et 40% des surfaces maritimes du pays, avec un effectif de 800 agents, l’ANPN éprouve de nombreuses difficultés d’ordre financier, organisationnel et structurel. Ce, souligne un plan d’action construit par le Syndicat national des Ecogarde du Gabon, parvenu à notre rédaction, malgré les efforts consentis par le gouvernement et les bailleurs de fonds tant intérieurs qu’extérieurs. « Cette gestion approximative de la chose publique, a entraîner depuis l’année 2020 jusqu’à ce jour, des conflits sociaux récurrents avec le personnel regroupé au sein du SYNEG, réclamant des meilleures conditions de vie et de travail ».
Parmi les manquements, il y a entre autres, « le manque d’équipements de terrains adaptés (matériel de navigation, tentes, uniformes, etc.) ; les retards de paiement de salaires ; ü la gestion peu orthodoxe des ressources, ainsi que l’abus d’autorité de l’employeur dans la gouvernance pour camoufler ses limites et enfin, la non prise en compte du suivi médical de manière périodique ».
Pourtant, pour sortir l’ANPN de ce marasme social, le Syneg avait proposé au secrétariat exécutif et au gouvernement un plan d’action, avec des points de sortie de crise. Parmi ces points, on compte :« le paiement des arriérés et la régularité des salaires ; l’élaboration d’un statut des Ecogardes pour les rattacher à la solde de la Fonction publique Gabonaise, soit via le Ministère des Eaux et Forêts, soit via le Ministère de la Défense Nationale. Renforcer les capacités du personnel par les formations régulières ; procéder à un audit interne des ressources humaines, pour écarter les non méritants des postes à responsabilité et pour supprimer les emplois fictifs. Ce n’est pas tout, estime le Syneg
Il y a aussi, la restauration complémentaire santé pour faire face aux dépenses non prises en charge par la CNAMGS ; tout comme il y a la régularité des visites médicales aux agents de terrain. Dans son plan d’action pour sortir l’ANPN de la crise permanente, les agents proposent également, de mettre la MONP de l’ANPN sous tutelle du Ministère des Eaux et Forêts, d’instaurer la prime de risques et dangerosité du métier d’Ecogarde, d’augmenter l’indemnité de logement et celle de la prime d’astreinte, ainsi que le montant de la ration durant les missions en forêt, pour faire face à la vie chère. Tout comme le paiement des ristournes, conformément à la loi 003/2007 relative aux parcs nationaux. Enfin, Sosthène Ndong Engonga et ses collègues, proposent de restructurer le directoire de l’ANPN en faisant le choix des compétences et non celui des copains et coquins et de trouver des mécanismes de financements pérennes à l’ANPN, afin de garantir son autonomie financière sans la subvention de l’État.
Pourtant, ayant pris connaissance de ce plan d’action, le secrétaire général et l’ex ministre de tutelle Lee White, n’ont guère prêté attention à ce laïus. Conséquence, les agents ont décidé de paralyser les parcs nationaux, par une grève illimitée. Un mouvement qui pourrait bien faire tomber les têtes, dont celles du SE, Christian Tchimambela et du directeur technique, Hubert Claude Ella Ekogha.