Un regroupement hétéroclite des partis « gazelles » déconnecté de la nouvelle donne du pays tente, le tout pour le tout, de revendiquer quelques strapontins dans les institutions de transition. Comme au bon vieux temps du « PDGisme » triomphant, où les compromis et les compromissions ont dénaturé le combat politique.
Il y a quelques jours, des dizaines de partis « gazelles », se sont regroupés à Libreville, pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un manque de considération des nouvelles autorités du pays, qui, selon ces responsables des partis, n’ont pris en compte que « quelques partis politiques » au sein des instances dirigeantes du parlement de transition gabonais, alors que 96 partis politiques sur 103 légalement constitués, selon eux, ont été ignorés. La même rengaine !
Depuis la conférence nationale de 1990, qui a vu la naissance de 75 partis et associations politiques et l’argent (20 millions par parti) qui leur avait été octroyé, plusieurs gabonais ont compris qu’ils pouvaient créer une stratégie de captation d’argent facile en créant, à tout va, les partis politiques. Avec la complicité d’une administration PDG dont le manège consistait à contrer les velléités d’une opposition crédible. Car, nombre de ces partis crées à la hâte, ont du mal à prouver l’existence physique des 3000 adhérents minimum exigés pour mettre en place un parti politique au Gabon. Mieux, ces partis ont tout le mal du monde pour présenter l’organigramme complet de leurs équipes dirigeantes.
C’est que, en 33 ans, le Gabon a vibré au rythme d’une prolifération de ces fonds de commerce devenus toujours prêts au chantage contre espèces sonnantes et trébuchantes. Ce, d’autant plus que malgré le nombre d’élections organisées depuis 1990, ces partis se font rares sur le terrain politique. Du coup, plusieurs d’entre eux ne compte pas un seul élu local.
Pourtant, ces partis ne ratent pas les différentes assises politiques organisées le plus souvent au lendemain des contestations post électorales. Résultats, ces différents conclaves ne profitent qu’aux participants qui se voient distribuer les per-diems. Quid de l’intérêt général ?
La dernière arnaque politique de février dernier, abusivement baptisée : concertation politique qui a réuni 80 personnes de la majorité et de l’opposition, au regard du fiasco des élections générales du 26 août dernier, est la preuve de trop que les politiques n’ont pas seulement échoué, mais ont pris en otage tout un pays.
Au moment où le CTRI est engagé dans le gigantesque chantier de la restauration des institutions du pays, un travail minutieux doit être fait sur la multitude de mini partis qui règnent dans un pays de 2 millions d’habitants.
Junior Akoma