La proposition du centre gabonais des élections de concevoir un bulletin unique qui contraint l’électeur à voter le président de la république et le député vient tordre le coup au libre choix de l’électeur.
Cette innovation du CGE qui oblige l’électeur gabonais à voter, dans un bulletin unique, le président de la république et le député ébranle le Landerneau politique gabonais, à quelques jours de l’ouverture de la campagne électorale qui débute le 11 août pour la présidentielle et le 16 août pour les législatives et les locales.
Pourtant, l’article 2 du code électoral, dans son chapitre premier de l’élection en général, indique : » l’élection est le choix librement exercé par le peuple en vue de désigner les citoyens appelés à la conduite et à la gestion des affaires publiques de la nation ou des collectivités locales selon les principes de la démocratie pluraliste ». Une disposition légale qui permet à l’électeur de choisir librement le président de la république, le député ou encore l’élu local.
Or, avec le bulletin unique proposé par le centre gabonais des élections, cette liberté du citoyen de voter librement est galvaudée.
Comme en 2016, l’élection présidentielle et les législatives étaient prévues de se tenir à la même année. Mais les lendemains tumultueux consécutifs à l’issue chaotique de la présidentielle du 27 août 2016, n’ont plus permis aux instances compétentes d’organiser lesdites législatives. C’est dire si les élections sont bien distinctes : présidentielle, législatives et locales. Pourquoi donc contraindre le citoyen à voter deux pour un seul candidat aux élections distinctes ?
Le bulletin unique qui existe dans plusieurs pays met en exergue tous les candidats sur une liste et c’est à l’électeur de cocher la case placée à côté du candidat de son choix. Pourquoi veut-on réinventer la roue ?
En prônant officiellement les lendemains électoraux apaisés, les pouvoirs publics remettent officieusement en cause ce vœu, en créant eux-mêmes les conditions des lendemains électoraux instables.