Arrivé sur le projet fin 2021, le géant australien Fortescue a accéléré,ces derniers mois, les travaux visant à mettre en valeur le potentiel du gisement du fer de Belinga, découvert depuis les années 1950. Un investissement de 200 millions $ y est notamment prévu entre 2023 et 2024. Mais il y a comme une certaine omerta qui plane sur cette exploitation.
Le fer de Bélinga est-il déjà exploité ? Non, répond le gouvernement, par le biais de la société, Fortescue Metals, qui estime procéder à l’expédition des premières tonnes de minerai de fer du projet Belinga d’ici la fin de l’année. Par contre, les populations ogivines répondent par l’affirmative. Ces dernières, preuves à l’appui (défilé de dizaines de camion dont les bâches couvent les bennes), indiquent que la société indienne est sur site et qu’elle procède déjà à l’exploitation du fer.
Ce dernier est acheminé sur Ndjolé via la route. Mais au regard du document signé entre les deux parties, il est indiqué que le projet héberge un potentiel de plusieurs milliards de tonnes, avec des teneurs élevées en fer. Pour accéder à la roche contenant du fer, un contrat de service de terrassement et de concassage à Belinga a été signé avec la société britannique Capital et l’entrée en production du gisement est attendue au second semestre. Est-ce le produit de ce terrassement qui défile à longueur de journée sur les routes de l’Ogooué Ivindo ? Personne ne communique là-dessus, donnant ainsi libre court à toutes supputations et autres ragots.
A cette cacophonie est venu s’ajouter, le mutisme observé par certaine ONG’s environnementales. L’on a souvenance du discours virulent de Marc Ona Essengui qui déclarait : « Tant que je vivrais, il n’y aura pas d’exploitation du fer de Belinga. Ce projet va, à terme, engloutir les chutes de Koungou qui sont un lieu touristique du pays », avait-il déclaré. Mais depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de l’Ivindo. Et plusieurs protecteurs de la nature sont devenus aphones sur le dossier Belinga.
