Président du parti du peuple gabonais (PPG), Jean Romain Fanguinoveny, a déclaré sa candidature à l’élection présidentielle, le 30 juin dernier. Il a accordé une interview à notre rédaction. Lecture.
Monsieur le président, le 30 juin dernier, vous avez déclaré votre candidature pour la présidentielle du 26 août 2023. Qu’est-ce qui a suscité votre intérêt à briguer la magistrature suprême ?
« Nous le savons tous, notre pays est à genoux sur tous les plans. Il est en plus pillé au gré des intérêts de ceux qui l’ont mis dans cet état. En effet, la prochaine élection présidentielle nous offre à tous l’occasion de le redresser et d’envisager sa remise sur pied pour rebâtir un autre destin, mais avec d’autres acteurs.
Elle nous donne l’opportunité de désigner un nouvel homme pour reconstruire tout ce qui a été détruit ou abandonné dans notre
pays. Et cela, autour des valeurs de Vérité, de Réconciliation et de Réparation.
Oui, il faut le dire clairement, le Gabon se doit de panser les blessures de tous ses enfants meurtris par les différents lendemains électoraux tumultueux que notre pays a connu durant les dernières échéances, 2 pour entrevoir un autre avenir, un avenir favorable pour le plus grand nombre.
Cette élection présidentielle du 26 août 2023, est aussi une occasion inouïe pour tordre le cou à la mauvaise gouvernance du pouvoir sortant, tant subi et tant décrié par de nombreux compatriotes.
Nés dans un pays riche, peu peuplé et très convoité par tous ceux venus d’ailleurs, de nombreux Gabonais sont fatigués de vivre comme des étrangers dans leur propre pays. Ils sont fatigués de subir les conséquences des mauvais choix politiques opérés durant les 14 dernières années. Comme moi, Ils sont fatigués de l’égoïsme de ses dirigeants, de la mal-gouvernance, du surendettement du pays, de la corruption, des multiples injustices et de toutes ces couleuvres avalées au quotidien.
Cette élection présidentielle est enfin une aubaine pour véritablement freiner ce sentiment de dépossession des Gabonais de leur pays par les Gabonais de fraiche date qui ont envahi tous les secteurs d’activités. Cette propension d’envahissement est devenue encombrante pour de nombreux concitoyens. Et cette élection présidentielle, malgré les sirènes aux alouettes de ceux qui veulent encore rempiler mais sans présenter au préalable leur bilan des 14 dernières années de gouvernance, est une bonne occasion d’y mettre un terme. Cela est possible !
Inutile donc de pleurer sur notre grandeur passée. Nous pouvons inverser l’ordre des choses en nous mobilisant, chacun à son niveau, pour barrer la route au candidat du PDG. »
Quelles sont vos chances face au président sortant Ali Bongo, quand on sait que sous nos cieux, il est de notoriété publique qu’un pouvoir n’organise pas les élections pour les perdre?
« Après 56 ans de règne du PDG, et d’une même famille au sommet de l’Etat, dans l’indifférence des besoins fondamentaux et cris de détresses de la majorité des Gabonaises et des Gabonais, il est temps que le pouvoir change enfin de mains pour espérer un véritable changement, une embellie générale. 3 Cela ne se fera pas en un instant, ni en un jour. Mais unis, nous pouvons escompter des résultats rapides.
Pour ce faire, il faut absolument une nouvelle gouvernance pour stopper ce déclin, inverser la tendance et relever notre pays.
Oui, cela est possible dans l’isoloir, lors de cette élection. Nous devons donc nous mobiliser le jour du vote pour empêcher le pouvoir sortant de briguer un nouveau mandat.
Car, laisser Ali Bongo et ses affidés briguer un 3è mandat, malgré les échecs et les insuffisances constatés, serait un 3è mandat de trop. Un mandat pour l’agonie de notre pays. Cette hypothèse doit-être impérativement écartée !
Cependant, s’il est vrai que dans nos traditions, nonobstant les manquements constatés, un chef ne doit pas fuir le combat ; il est tout aussi vrai que, pour sa bonne réputation, il est préférable que le chef tombe dans le champ de bataille, de préférence au front, afin notamment de sauvegarder son honneur et lui donner la possibilité de quitter le pouvoir avec les honneurs.
Pour ma part, c’est cette vision que je veux partager avec le maximum de Gabonaises et de Gabonais.
C’est pourquoi, j’invite l’ensemble de nos compatriotes inscrits sur les listes électorales à lui assurer une sortie honorable du pouvoir en le sanctionnant massivement dans les urnes lors du scrutin présidentiel du 26 août prochain.
Peuple gabonais, vous êtes la Majorité, et vous pouvez changer le destin de ce pays!
Oui, cela est possible !
Avec l’approche de cet enjeu principal, nous voyons tous que ceux qui vous ont ignoré ou nargué durant les 14 dernières années, se mobilisent aujourd’hui pour vous courtiser et vous faire des nouvelles 4 promesses. Des promesses qu’ils ne tiendront d’ailleurs pas, une fois de plus, s’ils accédaient à nouveau au pouvoir.
Peuple gabonais, le vrai pouvoir c’est Vous !
Votre choix du 26 août prochain sera déterminant.
En tant que Président du Parti du Peuple Gabonais (PPG), un parti de l’opposition, j’ai un rêve pour le salut du Gabon. »
Candidat déclaré, comment entrevoyez-vous le Gabon au soir du 26 août prochain, quelle que soit l’issue de l’élection ?
« Je rêve d’un pays où toutes les bonnes volontés, d’où qu’elles viennent, c’est-à-dire de la majorité, de l’opposition, de la société civile et même de nos alliés traditionnels, tous unis dans une association prometteuse et tenant compte des intérêts bien compris des uns et des autres, décident de travailler ensemble et sincèrement pour déclencher la reconstruction d’un autre Gabon. Un Gabon uni, juste, prospère et profitable pour tous ses enfants et tous ses amis.
Ce Gabon est possible.
Et la prochaine élection présidentielle du 26 août prochain peut-être, une aubaine pour avancer dans cette direction.
Oui, je suis convaincu qu’unis et innovants, nous pouvons ensemble réimposer respect et considération pour le Gabon et les Gabonais, sans renier ni nos alliances, ni nos engagements.
Ensemble, et dans une dynamique de pardon et de nouvelle chance pour tous, nous pouvons redonner GRANDEUR ET DIGNITE AU GABON.
Vu l’ampleur des enjeux à venir, le temps est donc venu de faire entendre la voix d’un homme nouveau, un homme qui n’a pas transité par le PDG. Mais qui pense que même au PDG, il y a certainement des hommes et des femmes de bonne volonté qui aiment le Gabon et qui veulent aussi aider à sa remise sur les rails. 5 Pour ma part, malgré l’ampleur des enjeux, JE CROIS ÊTRE L’HOMME DE LA SITUATION!
C’est pourquoi, j’ai décidé de me porter candidat à l’élection présidentielle du 26 août prochain.
Vu ce qui précède, je place cette candidature au centre de l’échiquier politique de notre pays. »
Votre mot de la fin
« J’invite donc toutes les bonnes volontés, malgré leurs bords politiques ou leurs alliances, à m’apporter leurs soutiens et leurs appuis multiformes pour relever, ensemble, ce challenge.
Certes, cette mission n’est pas une sinécure. Mais je suis convaincu qu’avec l’aide de Dieu et de nos Ancêtres nous pouvons ensemble parvenir à cet heureux aboutissement.
Je profite donc de cette circonstance pour leurs adresser d’avance, nos sincères remerciements pour l’assistance, durant cette élection présidentielle à hauts risques.
Ensemble changeons de Président, pour changer l’avenir du Gabon ! Je vous remercie ».
Propos recueillis par Jean-Yves Ntoutoume