Depuis plusieurs semaines, les actions politiques se multiplient sur le terrain. Ici, présentation d’un nouveau membre du gouvernement. Là, quelques engins de fortune sur des routes longtemps abandonnées pour tenter de les rendre fluides. Alors même que l’enrôlement sur la liste électorale vient de commencer, certains sont déjà en campagne électorale. Avant l’heure.
Une émission « Lucarne politique » d’une durée de 12mn26 s diffusée ce 15 mars par la première chaîne de télévision nationale, et entièrement consacrée aux activités politiques des personnalités politiques d’un même parti : le parti démocratique gabonais. Le ton est donné sur ce qui pourrait être la manière de traiter l’information en période électorale par les médias de service public, faut-il le rappeler, financés par le contribuable gabonais.
Entre la subite réconciliation des camarades d’un même parti (PDG) à Ntoum; l’entrée en tipoye à Mbigou (dans la Boumi-Louétsi) d’un transfuge politique devenu membre du PDG ; nommé en janvier dernier ministre délégué des eaux et forêts, et le brusque intérêt à rouvrir la route Ndendé-Doussala complètement abandonnée en temps normal, les téléspectateurs de la chaîne publique Gabon 1ère en ont eu pour leur grade. Et si rien n’est fait par les autorités compétentes, l’overdose pourrait être atteinte avant le début de la campagne électorale proprement dite.
Curieusement, face à cet accaparement des médias de service public par un seul parti politique, la haute autorité de la communication, organe de régulation, pourtant prompte à remonter les bretelles des médias privés ‘’non alignés’’, demeure, jusque-là muet comme une carpe de l’Ogooué. Est-ce parce que les personnalités qui nomment les conseillers membres de l’instance de régulation sont du même parti politique ?
De plus, sur le terrain politique, les membres du gouvernement et autres personnalités qui organisent les manifestations du moment dans leurs différents fiefs politiques, ne le font pas exclusivement avec leurs moyens. Et pour cause, entre les voitures de fonction utilisées pour les besoins de la cause la mobilisation des membres des cabinets non originaires des localités de leurs patrons et d’autres moyens logistiques disproportionnels aux revenus officiels de ces personnalités qui émargent à la fonction publique, on n’est pas loin de certaines pratiques peu orthodoxes pour boucler les budgets de ces foires politiques. Là encore, les instances chargées de lutter contre l’enrichissement illicite et de lutte contre la corruption restent motus et bouches cousues.
N.T