Cent jours après sa nomination au poste de Premier ministre, Chef du gouvernement, Alain-Claude Billie-By-Nze, peine visiblement à faire ses marques à la tête de la Primature. Du coup, l’on est tenté de donner raison à un ancien commis de l’Etat qui disait au sujet de la nomination de l’actuel locataire du 2 décembre que : » conduire un gouvernement ce n’est pas comme faire la vedette à la tête d’un ministère ou sur un pupitre. Cette fonction commande l’expérience dans la maîtrise des dossiers, la sagesse et le sérieux ». Pour une large opinion, plus de 100 jours après sa nomination à la Primature, l’actuel Premier ministre ne rassure pas toujours le peuple gabonais sur sa capacité à s’attaquer aux problèmes sociaux et économiques qui impactent directement la vie des Gabonais. L’image que l’opinion a surtout du premier ministre actuel est celle d’un ouvrier engagé dans le combat de la conservation du pouvoir et pour plaire à ceux qui l’ont proposé dans cette fonction, et non pour les intérêts du peuple gabonais. Après sa déclaration de politique générale au cours de laquelle il s’est employé à exhiber son art oratoire contre l’opposition qui refuse de lui accorder son vote de confiance, le premier ministre s’est investi dans une démarche perçue dans l’opinion comme une opération corruption des opposants qu’il entend rallier à la cause du pouvoir, à travers une concertation politique dont les résultats, en termes d’avancée démocratique, peinent à être perceptibles. Juste après, Billie-Bi-Nze s’est lancé dans un projet de révision de la constitution adoubée sans surprise par le parlement majoritairement du pouvoir. Des signes précurseurs de la conservation de pouvoir ad vitam eternam par le régime en place. Et récemment, le gouvernement qui entend tout politiser y compris la pensée collective, vient d’organiser en grande pompe, les Assises contre la vie chère. Une escapade qui aura plutôt servi à arroser les participants de perdiems, dans la mesure où l’objectif poursuivi par ces assises peine lui-aussi à être atteint. La vie demeure le lot quotidien du gabonais lambda. Les télécoms, les pharmacies, les fournitures de la SEEG, les denrées alimentaires importées et le poisson pêché dans les eaux du Gabon coûtent de plus en plus chers. Vient se greffer la situation catastrophique dans laquelle se trouve le chemin de fer gabonais qui prive aujourd’hui les populations de l’Ogooué-Lolo et du Haut-Ogooué de leur liberté de circuler. Puis, il y a le projet de la transgabonaise où l’on a plus jamais vu un membre du gouvernement aller s’enquérir de son état d’avancement. Rallier l’arrière-pays demeure un véritable parcours de combattant, les populations de Medouneu, Cocobeach, Mimongo, Iboundji , Mbigou ou Minvoul voyagent avec pelles et pioches pour faire face aux tracasseries sur leurs routes, en piteux état. Et, à l’opposé de ce qui se fait dans d’autres Etats de la sous-région, le Gabon s’accommode toujours de son statut de pays sans compagnie aérienne. Sur cette question précise, l’opinion a le net sentiment que cette situation qui écorne l’image du pays est voulue et entretenue. Ce n’est pas tout. Plus de 100 jours après son accession à la Primature, le gouvernement Billie-By-Nze n’a pas su donner les signes d’une ambition gouvernementale visant à remettre de l’ordre dans nos hôpitaux où le service aux usagers laisse à désirer. Le désordre des lobbies syro-libanais sur le foncier gabonais connaît des propensions paroxystiques et dommageables au nez et à la barbe du gouvernement qui adopte une attitude de chien battu face à ce phénomène. Ce, malgré les cris de détresse des Gabonais expropriés de leur terre. |