Les rencontres entre forces vives de la nation se succèdent et se ressemblent sur un aspect particulier : les perdiems. Plus récemment encore, l’opinion a vécu une scène humiliante où les participants ont revendiqué publiquement leurs perdiems pour leurs contributions aux assises sur la vie chère. Aux antipodes des politiques qui se sont réunis quelques jours plus tôt.
Une scène ubuesque a fait le tour des réseaux sociaux, le 13 avril dernier. Ce jour-là marquait la fin des assises nationales sur la vie chère. En effet, dans l’enceinte du bâtiment qui abrite le ministère de l’économie lieu choisi pour les réflexions sur la vie chère), les participants auxdites assises scandaient à gorge déployée : « on veut les perdiems, on veut les perdiems… » Revendiquant ainsi les primes relatives aux travaux de réflexions qui s’achevaient et auxquelles ils ont pris une part active.
« Lorsque les politiques se réunissent, ils prennent toutes les dispositions pour que les participants soient chèrement payés « , a dénoncé l’un des participants. A preuve, en mars dernier, et pendant 10 jours, 80 participants étaient invités à prendre part à une concertation politique dont les résolutions ont fait l’objet d’une révision constitutionnelle. « Tous les participants à cette rencontre ont eu beaucoup d’argent », poursuit notre interlocuteur. En effet, certaines indiscrétions laissent entendre que chaque participant a perçu 13 millions de nos francs, hormis les présidents de partis politiques qui auraient perçu un gros bonus en sus des 13 millions.
Depuis que ses sommes sont communiquées ici et là, aucune voix officielle n’a porté un démenti sur la question. Et c’est le contraire qui aurait surpris. Puisque depuis la conférence nationale de 1990, où chaque association politique a perçu 20 millions sur les 75 enregistrées, toutes les concertations politiques nationales ont toujours été des grands moments de distribution des espèces sonnantes et trébuchantes. La dernière concertation politique n’a pas dérogé à la règle.
Depuis 1990, les politiques et les gouvernants donnent l’impression que seules les réunions politiques valent la peine d’être tenues, d’où des grosses primes sont systématiquement reversées aux participants. Conséquences, plusieurs partis politiques sans personnels, sont légalisés à tour de bras, au point que le Gabon avec une population d’à peine 2 millions compétent officiellement 101 formations politiques. De plus, nombre de gabonais sont convaincus aujourd’hui que pour réussir, il faut forcément faire de la politique. Au grand dam des secteurs plus productifs qui ont permis à d’autres pays de se développer.
Nelson Tchimbakala