Près de 5 ans après leur formation à l’Ecole régionale de formation aux métiers de la navigation intérieur ERFMNI, aux frais du contribuable gabonais, les officiers marins gabonais, toutes promotions confondues, tirent le diable par la queue. Sans intégrations à la Fonction publique, ces derniers sont réduits à jouer les deuxièmes rôles, derrière les élèves sortis de l’EPCA.
Revenus au Gabon depuis près de 5 ans déjà, après avoir obtenu brillamment leurs diplômes à ERFMNI, ces derniers n’ont, jusqu’à ce jour, pas été intégrés à la Fonction publique. Tout comme ils n’ont jamais pu exercer leur métier dans les différentes entités maritimes, dont la CNNII, la Marine marchande, entre autres. Raisons évoquées par les patrons de ces entités, leur formation n’aurait aucun rapport avec les missions de ces entités.
Un subterfuge, selon les concernés. Puisque « Le décret constituant l’ERFMNI souligne en son article premier sur le statut général des fonctionnaires, fixe le statut particulier des personnels du secteur Transport qui comporte les spécialités comme Maritime et Fluvial. Nous avons été formés dans les métiers maritimes et fluviaux, dont capables de travailler dans les différentes entités citées plus haut », souligne un agent affecté à la signalisation maritime.
Résultats, en lieu et place de ces techniciens maritimes, ce sont plutôt les élèves sortis de l’EPCA qui sont régulièrement dans les voyages, contrôlent les navires avant leurs départs. Comment un administratif peut-il correctement corriger les anomalies que présente un navire ? Comment peuvent-ils s’y prendre pour lutter contre un incendie ? Connaître les techniques de survie dans l’eau ? Pour ne citer que ces quelques cas de préventions. La conséquence de tout ce laxisme et de manœuvres de copinage qui a longtemps régné dans le milieu des transports, les incidents graves, à l’instar de celui qui a endeuillé la nation gabonaise, le 9 mars dernier, suite au naufrage du navire Esther Miracle de la compagnie de Royal Coast. Selon certaines sources, beaucoup étaient au courant des failles du navire, mais l’ont laissé naviguer.
Pourtant au courant de cette situation, les autorités gouvernementales n’ont pas régularisé la situation administrative des officiers marins. En dépit des nombreux sit-in observés devant la primature, Rose Ossouka Raponda, n’a pas bougé le moindre petit doigt, malgré plusieurs interpellations de certaines personnalités.
