L’impraticable réseau routier du Gabon est le talon d’Achille au développement du pays. Il suffit, pour s’en rendre compte, d’effectuer une virée dans l’arrière-pays pour constater qu’elles ressemblent plus à des pistes d’éléphant. Seuls des transporteurs téméraires s’y aventurent. Au grand dam des populations qui n’arrivent pas à écouler le produit de leur dur labeur à Libreville ou dans d’autres agglomérations.
Les plus hautes autorités du pays appellent les Gabonais à s’adonner aux activités agricoles. Cependant, les producteurs de produits agricoles tels que le manioc, la banane, les fruits des arbres fruitiers sont confrontés au piteux état des routes rurales. « On souffre pour sortir la nourriture jusqu’à Ntoum, à 14 km » s’est plaint Joséphine, une commerçante de Nzamaligué (non loin de Ntoum), à quelques encablures de Libreville.
Au Gabon, le développement du secteur de l’agriculture piétine par le manque de voies carrossables. Les chauffeurs circulant dans le district et département se transforment, le plus souvent, en mécaniciens. « C’est la galère pour nous. Nous ne parvenons pas à bien conduire par ici« , confie l’un d’eux. Ce calvaire est dénoncé également par les acteurs agricoles dont la sortie de marchandises est un parcours du combattant à côté du conflit homme éléphant. Le transport de la production « se fait au petit bonheur la chance », relève une retraitée de l’administration qui a porté son dévolu sur l’entrepreneuriat agricole.
La qualité médiocre des routes démotive les jeunes qui arrivent au compte-goutte dans le domaine de l’agriculture. Jordan M, veut bien s’y lancer à fond, mais les difficultés se multiplient, notamment la route qui rappelle une époque lointaine. Les plus avertis se demandent si vraiment la route favorise le développement. Le calvaire est non seulement vécu par les agriculteurs, mais aussi par le reste de la population. La problématique des routes est un caillou dans la chaussure du gouvernement qui peine à trouver des réponses idoines.
Il y a des greniers agricoles disséminés dans l’ensemble du pays, mais faute de voies carrossables, les aliments périssent aux abords des routes. Accentuant encore un peu plus la dépendance alimentaire qui lie le Gabon au Cameroun voisin.
Et si la moitié des milliards mis à la disposition des institutions futiles créées ici et là pour caser les politiciens mal inspirés pouvait servir à la réhabilitation de nos voies secondaires, sûr que le Gabon atteindrait son autosuffisance alimentaire? Mais hélas.
LMA