Hauts cadres et responsables du secteur transports, ont été convoqués le 17 mars dernier par le Premier ministre, Chef du gouvernement, Alain Claude Billie-Bi-Nze. C’était au lendemain du naufrage du navire Esther Miracle qui a coûté la vie à des dizaines de personnes. Face à ces hauts fonctionnaires, le Premier ministre a dénoncé » le laxisme, les conflits de compétence et l’intérêt personnel…la négligence, les compromissions, les passe-droits et les petits arrangements » qui gangrènent ce secteur.
Pour couronner le tout, il a fait le constat selon lequel, « le phénomène de la corruption dans notre administration, devient plus que préoccupant « . Et c’est à ce niveau qu’il faut comprendre qu’en dehors du secteur des transports, tous les autres sont minés par la corruption. Ce fléau qu’on croyait réduire considérablement avec la création et la mise en place d’une Commission nationale ne convainc toujours pas, au regard du degré de corruption qui règne dans tous les pans de l’administration gabonaise.
Mieux, tout un ministère a été créé pour lutter contre le phénomène, plus de trois ans après, sans effets escomptés. Et personne dans l’Exécutif, au Parlement et dans les Tribunaux, n’ignore que la corruption est généralisée dans le pays.
La corruption dans ce pays, est devenue une pieuvre où plusieurs maillons de la chaîne administrative se tiennent. Personne ne pouvant indexer l’autre, au risque de perdre plusieurs intérêts personnels. C’est la peur d’ouvrir la boîte de Pandore qui semble laisser le phénomène prendre de l’ampleur. Car au Gabon, le fonctionnaire a décidé de s’enrichir à travers la corruption. Qui doit mourir sans rouler dans de grosses cylindrées, sans construire des haciendas, des hôtels et d’autres maisons pour bien assurer sa retraite? C’est la course à l’enrichissement illicite et c’est bien connu.
Et c’est seulement après un drame, et sous l’émotion qu’on est tenté souvent de venir jouer au pompier pyromane pour calmer le bon peuple.
Jean Yves Ntoutoume
