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Santé-médicaments| L‘usine de santé pharmaceutique menacée de faillite

 L’annonce parait invraisemblable, mais elle a été faite par le directeur général. Inauguré il y a 5 ans, par le président de la République himself, l’usine Santé Pharmaceutique de Nkok est presqu’en faillite, faute de commandes. Conséquence : près de 150 tonnes de médicaments sont atteints de péremption. Un paradoxe dans un pays où même les dispensaires de la capitale, manquent de comprimés de paracétamol.

 Le Directeur général de l’usine pharmaceutique de Nkok pointe vertement un doigt accusateur sur le lobbying des circuits de distribution au niveau du Gabon avec à leur tête: l’Ordre national des pharmaciens qui refuserait d’acheter les médicaments « made in Gabon » auprès de ladite usine«  si nous n’enregistrons toujours pas de commandes des pharmacies du Gabon, nous fermerons les portes », a-t-il indiqué. Une situation difficilement concevable, alors que l’Etat avait annoncé l’ouverture de cette usine comme un soulagement pour le pays, qui devenait de facto, un des rares pays en Afrique noire à produire les médicaments qui permettent de lutter contre certaines maladies endémiques, tels que le sida, la tuberculose et le paludisme.

Forte, est la surprise de plusieurs Gabonais d’apprendre que ladite usine n’arrive toujours pas à écouler ses médicaments sur le marché gabonais, pour cause d’un lobby. C’est à croire que l’Etat ne joue pas son rôle dans cette affaire qui sent le soufre.

Conséquence : l’usine de Santé Pharmaceutique de Nkok est sur le point de fermer, en raison d’un arrêt de production depuis 8 mois, avec des pertes estimées à près de 180 millions de F CFA, représentant 150 tonnes de médicaments non écoulés et parmi lesquels les antirétroviraux qui, pourtant manquent le plus souvent sur le marché.

Cette situation vient démontrer, s’il en était besoin, de l’affairisme qui gangrène l’administration gabonaise. Comment comprendre que pour un partenariat Public-privé, l’investisseur asiatique a joué sa partition en créant les emplois et en permettant au Gabon d’autonomiser sa prise en charge des maladies endémiques à l’instar du sida, de la tuberculose et du paludisme, cependant que l’Etat n’apporte rien de son côté, pas même sa volonté d’influencer sur l’Ordre national des pharmaciens pour que celui-ci amène ses membres à acheter auprès de l’usine Santé Pharmaceutique de Nkok. Alors  que les prix pratiqués dans cette usine sont 40% moins chers que ceux des médicaments importés? L’ordre des médecins boude-t-il la qualité des remèdes ? Wait and see.

LMA

 

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