A huit mois des élections générales, dont la présidentielle, l’ambassadeur, chef de la Délégation de l’Union européenne (UE) au Gabon, Rosário Bento Pais, a annoncé le 8 février que l’organisation qu’elle représente au Gabon, n’enverra pas, dans le cadre de l’élection présidentielle de cette année, une mission d’observation comme lors de l’élection présidentielle de 2016. Ayant fait part des plusieurs irrégularités qui avaient entaché ce scrutin, le rapport de la mission d’observation avait provoqué des tensions avec le pouvoir en place.
Pour la présidentielle de cette année, l’Union Européenne n’enverra pas une mission d’observation, comme ce fut le cas lors de l’élection de 2016. En effet, lors du scrutin d’août 2016, la mission de l’UE avait dénoncé un « manque de transparence ». La mission qui avait sillonné tout le pays avait constaté plusieurs irrégularités, toute chose qui avait entaché les résultats du scrutin.
Le rapport de la mission d’observation avait donc provoqué des tensions avec le pouvoir. « Les règles sont que pour avoir une mission d’observation électorale, il faut que le gouvernement demande à l’UE de venir. Si on n’est pas les bienvenus, on ne peut pas venir. On est dans un État souverain. On ne peut pas imposer. On ne va pas imposer une chose qui n’aboutirait à rien parce qu’elle n’est finalement pas bienvenue ».
C’est donc pour éviter cette situation, que Rosário Bento Pais a annoncé que son organisation n’enverrait plus de mission d’observation. « Il n’y aura pas de mission électorale au Gabon pour les élections 2023. On n’a pas été saisi par les autorités. La procédure est qu’on doit être saisi officiellement par le gouvernement et lors de notre Dialogue politique intensifié, en 2019, on s’est mis d’accord pour des raisons que vous connaissez mieux que moi parce que je n’étais pas là en 2016 », a fait savoir la diplomate européenne.
Pour cette élection, le Gabon se contentera des rapports des missions d’observation africaines et certainement, celles des Nations unies « Il y aura celle de la CEEAC – Communauté économique des États de l’Afrique centrale, NDLR-, j’en suis sûre, celle des Nations Unies et d’autres partenaires internationaux. Mais l’UE n’aura pas de mission d’observation électorale ici », a-t-elle réitéré.