Après avoir englouti prêt de 76,1 milliards de FCFA de la BAD, pour le lancement de la phase 1 du Projet Graine (PAPG1), avec les résultats que nous connaissons, le Gabon fait aujourd’hui un appel du pied aux investisseurs privés et aux institutions financières pour l’aider, une fois de plus, à développer le secteur agricole, afin de parvenir à réduire les importations alimentaires de 50 %. Une sollicitation qui ne semble plus convaincre ces derniers, au regard de nombreuses carences observées dans ce secteur.
Réduire les importations alimentaires de 50 % et permettre à l’agriculture de contribuer davantage à la constitution du PIB, ce vœu du gouvernement gabonais, presque devenu un slogan, ne semble plus trop convaincre aussi bien la population que ses dirigeants. Mais, comme le ridicule ne tue pas et que l’espoir fait toujours vivre, les autorités gabonaises, par le biais de la toute nouvelle vice-Présidente de la République, Rose Christiane Ossouka Raponda, fait les pieds et des mains pour récolter des ressources financières fraîches. C’est ainsi qu’à la faveur du Sommet Dakar 2 sur le thème «Nourrir l’Afrique : souveraineté alimentaire et résilience», l’ex-Première ministre du Gabon a annoncé que le gouvernement voulait inverser la tendance et permettre à l’agriculture de contribuer davantage à la constitution du PIB et à long terme, exporter des produits agricoles transformés sur place. Une chimère, lorsqu’on sait que même la simple tomate que consomme les Gabonais provient du Cameroun voisin.
A quand l’audit pour le projet Graine ?
Cette tribune a permis à Rose Christiane Ossouka Raponda, de lancer un «vibrant» appel à tous les partenaires œuvrant dans le secteur alimentaire à venir au Gabon. Une invitation qui sonne comme un aveu d’échec de la Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés (Graine), près de sept ans après son lancement et six ans après la signature de la convention de prêt entre la Banque africaine de développement et le gouvernement gabonais pour la mise en place du Projet d’appui au programme Graine phase 1 (PAPG1) pour un montant global de 76,1 milliards de FCFA. Pour quels résultats ?
En attendant que ces partenaires ne viennent cogner à la porte du pays, le Gabon a-t-il pris le soin de cibler plus pertinemment ses bassins de production ? Le pays a-t-il pris en compte les objectifs de souveraineté alimentaire qui reposent sur des critères scientifiques : politique semencière pertinente, formation des nationaux ; accès au foncier, accès au financement, création de chaînes de valeur, protection du marché national et contrôle des canaux de distribution ? Prendre en compte le conflit Homme-éléphant et la lutte contre les changements climatiques ?
LMA