Sortir du « maboulisme tactique » conjugué à la non gestion des émotions des grands événements.
Constat :
Depuis 1974, soit 48 ans, date de la première participation d’une équipe Africaine à la coupe du monde en Allemagne de l’ouest (avec l’ex Zaïre), seulement 3 équipes Africaines ont réussi à atteindre les quarts de finale : le Cameroun en 1990, le Sénégal en 2002 et le Ghana en 2010. Malheureusement, aucune de ces équipes n’est parvenue à se hisser ni en demi-finale, ni en finale.
Alors que les joueurs Africains font « de beaux jours » des meilleurs clubs européens. Lors de cette 22ème édition, le sort semble se répéter : en dehors du Maroc qui a atteint le dernier carré, une première pour un pays du continent. Comme si la malédiction continuait. Toutefois, Comment faire pour renverser la tendance de cet échec quasi irréversible depuis près de 50 ans ?
Perspectives :
Il faut sortir de « l’enjeu des émotions des grands évènements », des accusations systématiques de l’arbitrage, des préjugés raciaux… et opter pour une culture de la gagne pour exister lors des grandes compétitions sportives. Aussi, il est important de travailler les aspects suivants :
– Développer l’aspect mental : la culture de la gagne, l’esprit guerrier ( fighting spirit). En effet, cette culture doit être impulsée depuis les centres de formation, les écoles et foyers. Les grandes nations de football ou de sport ont cette « recette » : Usa, Allemagne, France, Russie, Cuba, Italie…
– Savoir gérer les émotions des grands rendez-vous. Les équipes africaines sont trop émotives. Elles tremblent, paniquent, commentent trop de fautes dans les zones sensibles du terrain. Il faut savoir gérer les enjeux.
– Travailler la rigueur tactique : respecter les consignes, travailler le placement, le replacement sur le terrain, savoir gérer les temps forts et les temps faibles, travailler la concentration…
– Education populaire au patriotisme : pourquoi jouer pour son pays, comment devenir conquérant sur le terrain, pourquoi porter le maillot national et pourquoi devons-nous être fiers, pourquoi gagner un match, comment y arriver ? Ce sont autant de questions qui trouvent des réponses dans le dépassement de soi, dans le dépassement de fonctions, l’abnégation, le cœur et l’intelligence.
– Une politique pragmatique dans la formation des coachs nationaux : se défaire « des coachs de seconde zone ou entraîneurs exotiques » – Travailler avec des psychologues sportifs : les pays Africains ne stimulent pas assez l’aspect mental.
– S’inscrire dans la durée dans la programmation, planification, la rigueur et les résultats.
En définitive, il faut se départir de la logique pessimiste et infernale de Pierre DE COUBERTIN : « l’essentiel est de participer ». Il faut se donner les moyens d’exister en créant « une identité footballistique africaine ».
Jim NDONG, Consultant au Laboratoire citoyen Gabonais.