La semaine dernière, le quotidien L’Union, indiquait que 101 partis politiques ont perçu leur quote-part de la subvention de l’État. Dans un pays qui compte moins de 2 millions d’habitants, ça fait désordre.
Le retour du pluralisme politique au Gabon début 1990 rime-t-il avec un certain capharnaüm ? Posez cette question c’est y répondre. Au commencement, 75 associations à caractère politique ont été enregistrés à la conférence nationale qui consacrait le retour au processus démocratique dans le pays.
Il est vrai que le pouvoir qui était dans la tourmente, a délié les cordons de la bourse en octroyant à chaque association politique une somme de 20 millions de nos francs. Une euphorie financière qui a anéanti certains esprits éveillés qui revendiquaient la souveraineté de ces assises nationales. Tout semble avoir commencé par là. Puisque la suite est connue de tous : achat de consciences de plusieurs leaders politiques au point que le pouvoir en a fait un programme politique.
En mettant entre parenthèses les vrais projets de développement.
Résultat, presque 33 ans après la conférence nationale, le débat sur le fichier électoral est toujours d’actualité. Pendant ce temps, les leaders politiques, toutes tendances politiques confondues, ont vu leur train de vie changer de manière vertigineuse.
A croire qu’au Gabon, seuls les politiques ont droit de cité. Malgré les multiples projets pertinents de jeunes gabonais qui veulent se lancer dans les affaires, aucun mécanisme idoine n’est mis en place pour soutenir ces multiples initiatives.
Il est vrai que le montant global perçu par la centaine de partis politiques n’a pas filtré. Mais on peut imaginer que ce sont des dizaines de millions, voire des centaines, qui sont sortis des caisses de l’État. La politique paie mieux au Gabon, c’est une évidence.
Mais cette industrie tourne en pure perte. Car, non seulement elle n’est pas rentable pour le pays, mais en plus elle obère les finances publiques en ne nourrissant que les seuls leaders de ces partis. Qui, pour la plupart n’existent que de nom. Parce que l’opinion comme les services compétents qui leur délivrent les récépissés savent que nombre de ces partis ne remplissent pas le principal critère des signatures des membres de ces supposés partis.
Quelle escroquerie !
