Ayant le 03 septembre dernier dirigé les travaux du congrès soldant la fin de vie juridique de Démocratie Nouvelle, en qualité de président, Rubain Goda Tsoubou revient dans cet entretien sur cet événement jugé historique par les responsables de cette formation politique, aujourd’hui militants du PDG, le parti au pouvoir. Rappelons que dans le directoire de l’ex DN, Rubain Goda Tsoubou occupait les fonctions de 3e Secrétaire, chargé de l’administration générale. Lecture !
Pyramidmédiasgabon : le 17 août dernier, à la suite de la série d’entretiens que le président de la République, Chef de l’Etat Ali BONGO ONDIMBA a accordé aux Responsables d’Institutions républicaines, de très hautes instructions ont été données à M. René NDEMEZO’OBIANG Président du CESE et ancien leader de l’ex Démocratie Nouvelle pour organiser très rapidement le congrès de dissolution juridique de DN afin de parachever la fusion absorption avec le PDG. Vous étiez la troisième personnalité de DN, que pouvons-nous retenir de cette fusion-absorption avec le PDG ?
Rubain Goda Tsoubou : je vous remercie de l’opportunité que m’offre votre média pour revenir un tant soit peu sur la fusion – absorption DN-PDG. Tout est parti de l’audience du 23 mars 2021, que le président de la République, son Excellence Ali Bongo Ondimba, avait accordée à Monsieur René Ndemezo’Obiang. Le président de la République avait clairement interpellé son hôte, sur la nécessité d’examiner la possibilité d’une fusion-absorption entre DN et le PDG.
Après les étapes des sorties publiques de l’ex-Premier Secrétaire de DN à Libreville et à Bitam, où nous avons clairement annoncé que nous acceptions la proposition du Chef de l’Etat, a suivi au siège du Parti Démocratique Gabonais du quartier Louis à Libreville, l’étape de l’échange de documents entre les deux partis et de la confirmation de notre engagement sincère et irréversible à adhérer au PDG. Aussi, le congrès du 3 septembre 2022, tenu à Bitam, est venu donc parachever juridiquement cette fusion – absorption.
Que retenir de cette démarche ? Le premier, secrétaire de DN, les cadres et militants de ce parti ont estimé que la tâche principale de notre pays, depuis 1960, demeure l’édification et la préservation de l’unité nationale et de la paix. Cette tâche, loin d’être achevée, est toujours d’actualité. Léon Mba s’y est attelé, ainsi qu’Omar Bongo Ondimba et, bien évidemment, Ali Bongo Ondimba. Le retour mal contrôlé du multipartisme en 1990 a vu la multiplication des partis – près d’une centaine – et développé les luttes – pas toujours idéologiques – entre eux, mettant à mal la naissance de consensus nationaux de fond et émiettant la classe politique du pays. Ces confrontations ont, toutes ces années, opposé principalement les partis de l’opposition à celui du pouvoir. Mais pas seulement.
Personne ne saurait nier que le Gabon subit, depuis lors, une certaine instabilité politique chronique, notamment à l’approche d’échéances électorales. 1993, 2009, et 2016 en sont des illustrations flagrantes qui ont montré jusqu’où les choses peuvent empirer. Les tragiques expériences des autres pays frères du continent, parfois frontaliers, montrent qu’il ne faut pas prendre ces questions à la légère. L’invitation du président de la République à la fusion-absorption entre DN et le PDG intervient à un moment où il est crucial de rompre avec l’émiettement de la classe politique et de constituer de grands ensembles – y compris avec le pouvoir afin de renforcer l’unité nationale, de préserver la stabilité politique, et de ne pas faire le lit des ingérences étrangères.
Plus d’un an après cette décision de fusion absorption, n’avez-vous pas l’impression d’avoir été dupés, ce d’autant plus que jusque-là, rien de perceptible ne se profile à l’horizon ? Et qu’est-ce qui devrait se profiler à l’horizon en dehors des procédures politiques et administratives pour concrétiser cette fusion-absorption ?
Non ! Pas du tout, car notre adhésion à cette proposition du Chef de l’Etat obéit à la vision que nous avons de la construction de notre jeune démocratie. C’est donc dans la logique et l’esprit des conclusions du dialogue politique d’Angondjé que DN s’est appropriée l’invitation du président de la République que nous avons d’ailleurs acceptée en toute humilité et sans conditions particulières, après de longues discussions et séances de travail au niveau du Secrétariat Permanent et des organes dirigeants de l’ex-DN. Pour montrer la preuve que le distingué Camarade-président tient à la fusion-absorption entre DN et le PDG ainsi que les autres partis et groupement politique qui ont fusionné avec PDG, une place de choix a été réservée au sein de chaque fédération aux délégués issus des partis ou groupement politique ayant rejoint le PDG, au 12eme congrès de notre désormais parti.
Au moment où DN vient de se fondre dans le PDG, en tant qu’ancien Patron de l’Administration Générale de l’ex-D, quels souvenirs retenez-vous ? Et les faits marquants ?
Nous, anciens de Démocratie Nouvelle, par cette fusion-absorption, venons de franchir une nouvelle étape qui nous fait regarder désormais vers l’avenir et nous allons tout faire pour, d’une part, mettre notre expérience et nos ressources humaines au service du PDG et, d’autre part, apprendre des camarades qui nous accueillent.
Le 03 septembre dernier à Bitam, dans la province du Woleu-Ntem, vous avez enterré juridiquement DN. C’est quoi la suite ?
Je viens, en grande partie d’y répondre, mais je vais rappeler ici nos propos essentiels tenus au congrès de Bitam à propos de « la suite » pour reprendre votre terme. Nous avons estimé que le « patrimoine humain –de DN- sera un atout pour le Parti Démocratique Gabonais, à condition de s’en servir à bon escient » et que « le niveau de responsabilité de ces hommes, jeunes et femmes contribuera positivement au bon fonctionnement de leur nouveau parti »
Bien avant vous, d’autres partis, SDV et RV pour ne citer que ceux-là, l’avaient déjà fait. Pourtant, malgré leur démarche, les membres de ces partis ne sont pas bien représentés au sein du PDG, et même dans l’appareil de l’Etat. N’avez-vous pas peur de subir le même sort ? Sinon pire ?
C’est là une question incommodante. Je tiens d’abord à saluer la décision des formations SDV et RV de fondre dans le PDG. En ce qui concerne notre ancien parti, je voudrais réaffirmer ici la confiance pleine et entière de tous les ex-DN en le président de la République, Ali Bongo Ondimba qui, en personne, a demandé à René Ndemezo’Obiang de déclencher et conduire le processus de fusion-absorption entre notre ancien parti et le PDG. Ce qui a été fait avec succès. Notre confiance va également au Secrétaire Général du PDG, représenté par son Secrétaire national 9 qui a fait le déplacement pour assister, aux premières loges, à tout le congrès du 3 septembre 2022 à Bitam et a salué la tenue de ce dernier. Il n’a pas manqué de rappeler la ferme volonté du président de la République de voir le processus de fusion-absorption finalisé entre DN et le PDG.
Votre mot de fin
Vous me redonnez ainsi l’occasion de réaffirmer ici la nécessité de considérer l’unité nationale et la préservation de la paix comme des tâches principales pour le pays. Sans elles, il n’y a pas de politique, d’économie, de social, de respect des cultures. En somme, le vivre-ensemble est déstabilisé.
En nous fondant dans le PDG, nous renforçons un grand ensemble politique et allons dans le sens de constituer une force politique patriotique nationale à même de mieux résister aux ingérences et aux menaces extérieures, d’impulser encore plus notre économie, d’assurer le bien-être au plus grand nombre et d’assurer le brassage de nos cultures.
Enfin pour conclure, j’invite tous les anciens militants de Démocratie Nouvelle au nom de l’ex Premier secrétaire le Camarade René Ndemezo’Obiang, de participer activement et se donner à fond sur l’ensemble du territoire aux travaux des conseils provinciaux qui prépare le 12eme congrès ordinaire du 23 et 24 décembre prochain.
Cela en respectant scrupuleusement les instructions et orientations contenus dans la note d’orientation numéro 20 de notre secrétaire général, Steeve Nzegho Dieko.