A croire que l’économie gabonaise respire sous oxygène de l’endettement. Après avoir lancé des emprunts obligataires à l’emporte-pièce, voilà que depuis le 20 octobre dernier, le Gabon est de nouveau à la recherche d’un emprunt de 175 milliards sur les marchés de la CEMAC. Ce nouvel Emprunt obligataire par appel public à l’épargne baptisé « EOG 6,25 % NET 2022–2028 », est fixé au taux annuel de 6,25% sur une maturité de six ans. La période de souscription court jusqu’au 28 octobre prochain.
Relancer l’économie du pays et appuyer le Plan d’accélération de la transformation (PAT) nécessité beaucoup d’argent frais. Pour ce faire, les autorités du pays ont recours à un emprunt obligataire de 6 ans lancé le 20 octobre dernier. Une opération qui s’inscrit dans la stratégie d’endettement de l’Etat gabonais pour l’année 2022. Ce, pour atténuer d’une part, l’impact de la crise sanitaire de la COVID-19 et le conflit en Ukraine, et d’autre part pour la mise en œuvre du PAT.
Pour l’année 2022, sur un budget national établi à 3 295,6 milliards FCFA, le gouvernement gabonais a prévu emprunter pas moins de 500 milliards FCFA.
Pour être créancier de l’Etat gabonais, les investisseurs devront au minimum acquérir 50 obligations de 10 000 FCFA soit donc 500 000 FCFA. Cerise sur le gâteau, cet emprunt coté à la bourse régionale de la BVMAC est exonéré d’impôt pour les résidents de l’espace CEMAC. Des 175 milliards recherchés, le Gabon devra payer, à terme, à ses nouveaux créanciers la somme totale de 207 812 500 000 FCFA dont un peu plus de 32 812 500 000 FCFA au titre des intérêts.
Avec un taux d’endettement estimé à 71% de son Produit intérieur brut (PIB), le Gabon se positionne comme l’un des pays les plus endettés d’Afrique, le second de la CEMAC après le Congo. Selon les données du FMI, l’encours de la dette publique du pays a augmenté de 14,6% pour se situer à 6 426,4 milliards de FCFA en 2021.
Dans cette course effrénée à la dette, il apparait clairement que les générations futures auront du pain sur la planche.
LMA
