En dissolvant le ministère des Travaux publics pour une supposée colère du chef de l’État sur la situation catastrophique des routes du pays, la présidence qui pilotait l’ANGT pendant dix ans, file le lourd dossier à la primature, après une transition de trois ans au ministère des travaux publics.
Ce que la présidence de la République n’a pas pu faire en dix ans par le truchement de l’Agence nationale des grands travaux, c’est à la primature de réaliser l’exploit. C’est ce qu’on peut dire suite à la dissolution, le 12 septembre dernier, du ministère des travaux publics.
Selon le chef du gouvernement qui a lu le communiqué y relatif, le chef de l’État est en colère au regard de la lenteur des travaux liés à la route. Une bonne blague, quand on sait que durant une décennie, c’est le président de la République qui était président du conseil d’orientation de l’Agence nationale des grands travaux, créée pour rattraper le retard sur la construction de la route au Gabon.
C’est cette agence rattachée à la présidence de la République, qui a bénéficié des prérogatives du ministère des Travaux publics. Dix ans après, l’ANGT devenue ANGTI, a été dissoute, sans officiellement rendre les comptes.
C’est seulement la dissolution de l’ANGTI que le ministère des Travaux publics a repris du poil de la bête. Il y a presque trois ans.
Si la présidence de la République avec tous ses pouvoirs, a échoué en 10 ans de gestion des grands travaux, doit-on se plaindre si la route avance à pas de tortue avec le ministère des Travaux publics ?
Là où l’ANGT a échoué que peuvent le ministère des Travaux publics et la primature?
Si ce n’est pas un coup de com politique en prélude aux élections multiples de l’année prochaine, en tout cas, cela y ressemble.
Junior Akoma