Ayant fait ressortir les maux qui minent le secteur de la santé, dont les hôpitaux publics présentent une image de mouroir, l’ancien premier ministre d’Ali Bongo et ancien candidat à la dernière présidentielle de 2016, Raymond Ndong Sima, s’est posé cette question. Comme les TP, va-on aussi fermer le ministère de la santé ? Sur sa page Facebook, l’acteur politique rappelle les budgets qui sont votés pour pallier ces désagréments. Sont-ils décaissés ? S’est-il demandé.
Lors de sa communication, Rose Christiane Ossoucka Raponda avait souligné que l’inaction du ministère des TP et les plaintes des populations sur l’état désastreux du tronçon routier avaient milité pour la dissolution de celui-ci. Lors de sa conférence de presse, il y a deux semaines, Jessye Ella Ekoga, à ce sujet, avait souligné que les autres ministères ne sont pas épargnés à une dissolution.
Dans une tribune publiée sur sa page Facebook, intitulée, Bérézina du secteur public gabonais : la débâcle de la santé, l’ancien premier ministre d’Ali Bongo ressort les maux qui minent le secteur de la santé, dont les hôpitaux publics présentent une image délabrée.
S’il reconnaît que le pays compte désormais plus de techniciens de santé, médecins et infirmiers et autres, que les années avant 1960, en revanche, les structures sanitaires, bien qu’en plus grand nombre, sont dans un état de délabrement. « La gestion des ressources humaines et des équipements renvoient l’image effroyable d’un énorme désastre ».
Prenant l’exemple du Centre hospitalier universitaire de Libreville, Raymond Ndong Sima souligne que, après sa livraison, « il y a à peine une dizaine d’années, le CHUL va à vau-l’eau avec des ascenseurs en panne obligeant les malades et leurs parents à emprunter les escaliers, des carreaux qui sonnent creux et vont se détacher à brève échéance, des bâtiments sans eau ou si peu, des peintures qui bavent et des rampes d’escalier délabrées. Au-delà des malfaçons évidentes, l’entretien ne suit pas et les charges récurrentes passent manifestement à la trappe ». Le décor est similaire aux autres CHU du pays. « Allez savoir pourquoi le service du patrimoine de l’Etat ne travaille pas à la préservation de ce qui a déjà été réalisé ? »
« Des pans essentiels des hôpitaux publics, y compris ceux supposés de référence comme le CHUL, sont défaillants quand ils n’ont pas tout simplement disparu. Le moindre examen, la moindre exploration par imagerie sollicite les cliniques privées puisque, dit-on, les laboratoires des hôpitaux publics manquent de réactifs, que l’entretien des appareils d’imagerie n’a pas suivi et donc que ces machines sont en panne, etc ».
Autre manquement observé par RNS, et qui absorbe le budget du malade et de ses proches du fait de nombreuses navettes, l’absence des médicaments dans les pharmacies des hôpitaux et des services d’imageries non fonctionnels. « Malheur à celui qui n’a personne pour faire ces déplacements. Nombre de parents sont ainsi obligés de veiller à l’entrée de cet hôpital attendant une ordonnance qui pourrait tomber dans la nuit puisque ce dernier n’a plus de pharmacie ».
Pourtant, souligne cet économiste qui a été à la tête du gouvernement, « la comparaison des sommes inscrites aux budgets annuels de l’Etat avec la situation tant de pénurie que de délabrement des laboratoires, pharmacies et centres d’imagerie des hôpitaux publics est tout simplement abracadabrantesque ». Regrettant au passage que « même le minimum élémentaire de base tel que les gangs, les seringues, l’alcool y fait cruellement défaut et confirme, si besoin en était, l’ampleur du désastre. Les montants inscrits au budget de l’année sont-ils effectivement décaissés dans l’année ? Dans l’affirmative à quoi servent-ils ? Et si non pourquoi ne sont-ils pas décaissés dans l’année ? Fermera-t-on aussi ce ministère comme celui des TP ? », s’est demandé RNS.