Lancé depuis plus d’une semaine déjà, le mouvement de grève à la mairie de Libreville a connu une autre tournure le jeudi 18 août dernier. Le service minimum de 8 à 10h 30 minutes du matin imposé par les agents grévistes ne trouve pas l’assentiment du secrétaire général, Hans Emery Fabrice Dickarado. En plus d’intimider les agents, ce dernier a décidé de raconter les balivernes, histoire de discréditer les agents grévistes.
Engagés dans un bras de fer avec l’autorité municipale, depuis le 10 août dernier, les agents municipaux ont entamé un mouvement de grève, suite au silence radio de l’autorité municipale sur leurs différents points de revendications. Après trois jours de congés en raison de la fête nationale du 17 août, ce jeudi 18 août, en prenant le chemin de la mairie de Libreville, les syndicalistes et autres grévistes ont annoncé la mise en place d’un service minimum. Celui-ci débute à 8 heures et prend fin à 10h30 minutes du matin. Après ces 3h30 de travail, les agents sont priés de regagner leur domicile, à défaut du piquet de grève.
Passant de la parole à l’acte, les agents grévistes, à 10h30 minutes ce jeudi, ont procédé à la fermeture des services de l’état civil et des recettes. « Nous avons tout fermé. « Désormais, nous sommes en mode service minimum, jusqu’à nouvel ordre », a souligné un gréviste à notre reporter.
Menaces et intimidations
Il faut dire que depuis l’annonce et le début du mouvement de grève, certains chefs de services et autres directeurs sont soumis à des menaces émanant du secrétaire général,Hans Emery Fabrice Dickarado. « Ils ont simplement ordre de prendre les noms de tous ceux qui ne viennent pas au travail et observent le mouvement de grève », sont en substance des menaces proférées par ce dernier aux chefs de service qui ne se soumette pas.
Pourtant, soulignent les grévistes, ce dernier serait bien à l’origine des magouilles et autres doubles emplois dénoncés par les agents municipaux. « Nous prenons l’opinion à témoin et nous tenons pour responsable le SG de la situation actuelle à la mairie de Libreville ». Ce n’est pas tout. Pour discréditer le mouvement de grève des agents municipaux, le secrétaire général va plus loin en soulignant que ce mouvement est inopportun et que le dialogue n’a jamais été interrompu. Il n’en fallait plus pour que les syndicalistes entrent dans une colère et recadrent le secrétaire général. « C’est un administratif, il ne doit pas de manière évasive aborder des sujets qui fâchent. Nous avons accordé trois mois de trêve à l’administration. Au lieu de régulariser nos revendications, nous assistons à une défiance. Des arrêtés sont signés pour nommer des amis et parents, conséquence des effectifs pléthoriques. Des conseillers des chargés d’étude, qui ne sont autres que les parents du SG. Alors qu’il y a bel et bien des agents municipaux capables d’occuper ses fonctions. Aujourd’hui, nous avons des directeurs généraux qui se retrouvent avec 25 conseillers nommés par arrêtés, tous de amis du secrétaire général et sa clique. Des personnes qui viennent sans arrêtés et sans que leur administration ne soit informée ».
Assainir les finances
S’il souligne que l’une de ses missions est d’assainir les finances, seulement, à la mairie de Libreville, beaucoup affirment le contraire. Ils en veulent pour preuve, les recrutements en permanence et autres nominations. Cas de 28 cadres maisons virés de leurs fonctions, immédiatement remplacés par des proches du SG. Les syndicalistes soulignent également les montants faramineux des primes et indemnités de fonctions, qui oscillent entre 1 à 2.000.000 fcfa, en plus du solde forfaitaire global. « Ils sont surpayés ». Conséquence, nous avons toujours des impayés à la CNSS, les retraités qui ne sont pas toujours rentrés dans leurs droits et nous travaillons dans de très mauvaises conditions. Quand d’autres pays font des bonnes recettes, celle de Libreville dégraissent depuis trois ans. C’est la conséquence des canaux de recouvrement parallèle et qui échappent à la mairie de Libreville.
Pour rappel, les agents municipaux revendiquent; le « départ des fonctionnaires, la prise des actes de gestion du personnel suite aux travaux de la commission administrative paritaire, tenues du 12 novembre 2021 au 24 janvier 2022 ; la mise en solde des agents recrutés depuis plusieurs années, le paiement de tous les droits des agents admis à faire valoir leur droit à la retraite ; le paiement aux ayants droits des derniers agents décédés, l’application de la nouvelle grille de rémunération et la revalorisation du point d’indice, ainsi que la suppression des sursalaire et de tous les avantages indus accordés à certains capricieux de notre administration ». Jusqu’à ce jour, aucun des points de revendications n’a été satisfait, souligne Joe-Fred Madouta.