Après la levée de suspension de Me Gisèle Eyue Bekale, le conseil d’Etat a également procédé à l’annulation de la suspension d’une durée de 6 mois qui pesait sur Me Jean Paul Moumbembé. Un camouflet pour le bâtonnier. Mais surtout, ces annulations démontrent le climat délétère qui prévaut actuellement à l’ordre national des avocats depuis le deuxième mandat.
« Je suis très heureux de cette décision. Elle prouve, comme celle concernant Me Eyué que ça ne va pas », a déclaré Me Jean Paul Moumbembé chez notre confrère Gabonreview.
Alors qu’il purgeait une suspension de six mois de l’ordre gabonais des avocats, Jean Paul Moumbembé, va reprendre le chemin des audiences. Il avait été suspendu en mars dernier à la suite d’un audio qui avait fuité, dans lequel il traitait ses confrères de l’ethnie fang de « voleurs ». Le Conseil d’Etat a décidé d’annuler cette suspension. La décision de la haute juridiction administrative s’est basée sur « le défaut de notification au requérant de la délibération du 22 mars 2022, portant suspension provisoire d’exercice pour une durée de 6 mois ». Pour le conseil d’Etat, «la décision de suspension provisoire d’exercice prononcée contre le requérant par le Conseil de l’ordre ne lui est pas opposable ».
Le pardon, mais pas l’oubli
Satisfait de cette décision, celui qui est considéré comme le parrain de plusieurs de ses confrères moins âgés que lui, déplore le climat qui prévaut actuellement au barreau du Gabon. « Tout le mal, même si j’ai pardonné, qu’on m’a fait restera longtemps gravé dans ma mémoire. J’ai 33 ans de barreau et des jeunes, au lieu d’apprendre, prennent de telles décisions contre des aînées comme moi, comme Me Eyué. Nous sommes des aînés du barreau », a-t-il fustigé.
Déplorant le fait que des décisions soient prises, sans qu’au préalable, il y ait des convocations. Pour ramener la sérénité dans la maison, il sollicite «la tenue d’une Assemblée générale extraordinaire pour que les linges sales se lavent en famille ».
Le bâtonnier sur une chaise éjectable ?
Ayant applaudi des deux mains l’élection de Me Lubin Ntoutoume à la tête du barreau du Gabon, certains seraient-ils déçus du règne de l’actuel bâtonnier ? En tout cas, pour Me Moumbembé, « nous devons penser à nos anciens comme le bâtonnier Pierre Louis Agondjo Okawé qui s’est battu, qui a construit ce barreau au milieu des avocats blancs. C’était difficile !».
Vivement que la sérénité reprenne ses droits dans la maison des avocats du Gabon.
