Alors que le championnat de première et de deuxième division a repris ses droits depuis le 14 mai dernier, après deux ans d’interruption, ce retour au stade offusque plusieurs amoureux du ballon rond. Lesquels, déplorent le fait que ce championnat se joue sur des installations privées, alors que l’Etat a construit ses stades avec l’argent du contribuable gabonais. Nous publions ici une tribune de deux amoureux du football local, Dr Jim NDONG et Ange Moïse PWATY.
Constat
Si les pays qui organisent la coupe d’Afrique des Nations (CAN), profitent de cet évènement inédit pour améliorer le standing de leurs infrastructures sportives afin de mieux développer le football local après la compétition, le Gabon lui est tombé dans ‘’une mort cérébrale sportive’’ après la CAN 2017 au point où il n’arrive pas à organiser les CHAMPIONNATS NATIONAUX depuis plus de deux ans maintenant, sans que les autorités compétentes dans ce
domaine ‘’ne lèvent le petit doigt.’’ Aussi, devant un parterre de journalistes et l’ensemble des acteurs du Football gabonais que le Général J-B. ASSELE s’est exprimé en ces termes : « Il est hors de question que mes stades abritent des matchs de reprise du National Foot tant que l’Etat n’aura pas réglé sa créance ». Cette phrase assassine permet de comprendre aisément les manquements auxquels font face la tutelle des sports quant à l’organisation du National Foot et de la crise de confiance qui y règne dans ce milieu.
Comment l’Etat est-il arrivé à être ‘’un mendiant des installations sportives’’, alors que 10 ans auparavant, ce dernier s’était doté à des montants astronomiques (plus de 800 milliards en infrastructures sportives) ?
Interviewé, le 09 Février 2021 sur la question, l’analyste économiste MAYS MOUISSI, par un media international dit ceci : « pour l’organisation de la CAN 2017, le Gabon a dépensé 463 milliards et pour sa Co-organisation avec la Guinée Equatoriale de 2012, il a dépensé 400 milliards soit 863 milliards pour l’organisation des compétitions sportives, 3 fois supérieurs au budget de la Centrafrique en 2016 (259 milliards), avec 160 milliards d’emprunts pour financer la CAN 2017 avec le stade de Port-Gentil (42.7 milliards) et celui d’Oyem (36.3 milliards) »
Perspectives
Pour sortir des sentiers battus, les autorités compétentes doivent mettre en place un programme national de relance du sport et un mécanisme Comme une malédiction congénitale : la reprise du National foot ce 14 Mai sans ses stades, pourtant construits avec ‘’l’argent de la sueur du contribuable Gabonais.’’ Comment en est-on arrivé là ? Générateur des revenus à partir des infrastructures sportives.
Ce plan s’articule sur des points suivants : – Inciter les entreprises publiques et privées à sponsoriser le football national
– Audit général sur les stades construits
– Relance du sport de masse
– Activation du championnat interscolaire
– Réforme des directions provinciales de la jeunesse et des sports
– Détection nationale des talents
– Dotation des directions provinciales en moyens roulants
– Réforme des politiques de formation et d’encadrement des jeunes
– Education à l’éthique sportive et physique (combattre ‘’la prédation sexuelle’’ dans le sport national)
Un autre objectif est à considérer : comment faire générer les revenus à partir des infrastructures sportives (les stades) ? L’exploitation des stades doit permettre aux clubs, aux communes de diversifier leurs revenus en développant les activités complémentaires comme :
– Location des stades pour des matchs
– Créer des ateliers de formation financés par les organismes : CAF ; FIFA
– Organiser les défiles (fêtes Nationale ; fête du travail ; fête des cultures…)
– Organiser des tournois.
Par Jim NDONG et Ange Moise PWATY, consultants au laboratoire citoyen.