La question vaut son pesant d’or. Tant les rues et ruelles de Libreville et ses environs ressemblent à une ville qui sort de guerre. Rues et ruelles défoncées. Ajoutées aux tas d’immondices qui jonchent les artères de la capitale.
Le 14 mai dernier, le chef de l’État a continué sa randonnée débutée quelques jours plus tôt, dans les rues de Libreville, saluant de la main gauche, à bord d’une cylindrée, les populations présentes lors du passage du cortège présidentiel. Ici, un casse-croûte est pris à la sauvette, aux célèbres coupés-coupés de l’ancienne Sobraga, à la lisière des premier et deuxième arrondissements de la commune de Libreville. Non loin de là, les travaux interminables sont effectués dans l’une des principales artères de la capitale, le boulevard triomphal Omar Bongo. L’entreprise adjudicataire, à la vitesse de tortue, y conduit les travaux de réfection de ladite voie.
Un peu plus loin de là, les usagers de la route peinent à joindre le quartier Louis, en empruntant la rue qui part de l’assemblée nationale. Et pour cause, cette rue est abandonnée à elle-même. Elle n’a plus connu quelques travaux d’entretien depuis des lustres. Il faut dire que c’est à l’image des rues et ruelles de la capitale, où rouler pendant 5 km sans cratère relève de l’exploit.
C’est sur ces routes trouées de toutes parts, qu’on a cru bon de programmer une tournée au chef de l’État. Pourquoi y faire? Seuls les initiateurs du projet le savent. Car, s’il était question de faire le point de l’état des routes de Libreville et ses environs dans l’optique de les remettre à l’état normal, la délégation présidentielle aurait dû être composée des représentants des entités compétentes en la matière. Or, dans la délégation présidentielle de samedi dernier, on a surtout remarqué la présence de quelques membres de la communication présidentielle.
A supposer même que la tournée du président visait à montrer sa pleine forme, là encore, il fallait laisser Ali Bongo causer avec les populations qui avaient certainement des choses à lui dire.
Comme on peut le voir, les initiateurs de la randonnée présidentielle n’ont pas mis un réel contenu qui puisse indiscutablement motiver la tournée d’un président de la république.
Junior Akoma
