Actuellement à couteaux tirés avec le secrétariat exécutif de l’Agence nationale des parcs nationaux, pour des impayés de salaires et autres mauvaises conditions de travail, le Syndicat national des Ecogardes du Gabon a été auditionné par la commission ad-hoc du Sénat que dirige le vénérable Luc Oyoubi.
Le projet de suppression de l’agence nationale des parcs nationaux suggéré par le gouvernement, a été au centre de cette audition qui a duré plus de deux heures de temps. Bien que ce projet ait été rejeté par l’Assemblée nationale, au Sénat, chambre haute du parlement, cette question est toujours d’actualité.
Courant 2021, le gouvernement avait émis le projet de suppression de l’Agence nationale des parcs nationaux, au profit de la création de l’Agence nationale de protection de la nature. Lequel projet a provoqué un tollé chez les Ecogardes.
Profitant de cette audition, le secrétaire exécutif du Syndicat national des écogardes du Gabon a éclairé les membres de la commission Ad-hoc à ce sujet. Sosthène Ndong Engonga a présenté les difficultés actuelles des agents, qui comptabilisent aujourd’hui 4 mois sans salaires et ne bénéficient d’aucune assurance maladie fiable. Les agents font également face à une absence de statut et d’un plan de carrière, d’une absence de primes de risques et une indemnité et de logement digne de ce nom. Et pour couronner le tout, l’ANPN est victime « d’une gestion approximative de la chose publique » ( sur le plan administratif et financier).
Avec autant de problèmes rencontrés à l’ANPN, quid de l’agence nationale de la protection de la nature ? « Les difficultés actuelles de l’ANPN avec 10% du territoire national ne permettent pas de couvrir l’ensemble du territoire national. La création de la nouvelle agence conduira à des nouveaux recrutements de personnel. Alors que l’ANPN ne parvenant déjà pas à gérer les personnel actuel qui passe des mois sans salaires, comment parviendrait-elle à gérer ce nombre qui sera multiplié par trois », s’est demandé le patron du Syneg.
Pour les Ecogardes, l’agence nationale de la protection de la nature ne fera qu’accentuer les tensions entre les agents et les populations, « qui se verront priver de leurs ressources ».
Les Ecogardes suggèrent de garder l’ANPN sous sa forme actuelle, c’est-à-dire « uniquement focalisée dans la gestion du réseau des parcs nationaux », toute chose qui « devra éviter des conflits de compétences ».