A moins de deux ans des élections générales au Gabon et dont la plus importante est la présidentielle, les partis politiques de l’opposition à savoir: Les Démocrates (LR), le Rassemblement des patriotes républicains (RPR), le Rassemblement pour le Gabon (RPG), le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) et l’Union nationale (UN), ont commis une commission ad-hoc, visant à réfléchir sur une amélioration du cadre électoral gabonais. L’objectif de cette réflexion vise à minimiser les contestations et autres violences, comme s’est souvent le cas lors de la proclamation des résultats.
Voyant 2023 comme une année charnière pour le Gabon, car, elle abritera les élections générales: présidentielle, législatives et locales, les partis politiques de l’opposition sont désormais en ordre de bataille. Pour éviter les erreurs du passé, ces formations politiques ont mis en place, une commission ad-hoc, pour réfléchir sur un nouvel cadre électoral gabonais. Il faut dire que le rendu de ces travaux le 27 avril dernier, intervient quelques jours après la journée des parlementaires de l’opposition, le 23 avril dernier, et dont le thème était, « l’opposition, face à la problématique de l’alternance démocratique ».
Pour Paulette Missambo, porte parole de circonstance, « si l’on se réfère à l’histoire et en tenant compte des leçons du passé, il est clair pour nous et pour tout observateur de la vie politique nationale, que c’est le système électoral volontairement biaisé qui constitue la principale entrave à l’alternance politique dans notre pays.
« En effet, toutes les élections organisées dans notre pays ont été marquées par la fraude et la contestation des résultats. Plus particulièrement, les présidentielles se sont invariablement soldées par d’épiques contentieux post électoraux et une répression sanglante ».
Cette démarche entamée par les formations politiques de l’opposition, a pour ambition « d’éviter toutes contestations électorales à venir, et de mettre fin aux violences qui en résultent, se traduisant par de nombreuses pertes en vies humaines ».
Pour les quatre formations politiques, UN, LD, RPG et RPM, cette initiative, répond également à l’appel lancé par la présidente de la Cour Constitutionnelle, lors des 30 ans de cette institution.
Après examen « minutieux des textes électoraux », il ressort un certain nombre d’entraves « à l’égalité des citoyens devant le scrutin et à la transparence électorale ».
Il faut dire que le travail commis à la commission ad-hoc, visait à « clarifier les rôles des acteurs, sécuriser les opérations de vote et de dépouillement, garantir la transparence du mécanisme de centralisation des résultats, entre autres. Selon les conclusions de ces travaux qui seront transmis aux autorités compétentes pour avoir une élection apaisée, l’opposition propose « le transfert de toutes les compétences en matière électorale au Centre Gabonais des Élections (CGE) ;l’implication de tous les partis politiques à toutes les phases du processus électoral ; la nécessité d’exclure les magistrats en activité au poste de Président du CGE et de ses démembrements; la désignation des présidents du Centre Gabonais des Élections (CGE) et de ses démembrements de façon paritaire entre les membres de la majorité et de l’opposition, entre autres.
Ce n’est pas tout. S’agissant du rôle de l’armée dans le processus électoral, l’opposition propose, « l’abrogation du décret n° 000236/PR/MISDDL du 04 octobre 2018 et le retour aux dispositions du décret N° 000398/PR/MISPD du 10 mai 2002 sur les modalités de convoyage, d’affichage et de consultation des procès-verbaux des opérations électorales ; l’Inclusion de la présence des observateurs internationaux indépendants dans l’observation du processus électoral ».
Pour Paulette Missambo, « en l’absence d’une refonte complète de ce système, nous aurons du mal à sortir du cycle infernal des contestations des résultats des élections et des violences qui en découlent, et qui endeuillent notre pays à chaque élection présidentielle depuis la restauration du multipartisme ».