Prenant part à la journée des parlementaires de l’opposition à Lambaréné le week-end écoulé, François Ondo Edou, conseiller municipal de la commune de Libreville, par ailleurs vice-président de l’Union Nationale, est longuement revenu sur les maux qui freinent l’alternance politique dans le pays. Selon ce cadre de l’opposition, une bonne partie du problème se trouverait dans l’opposition elle-même. C’est pourquoi, il a invité l’opposition à d’abord reconnaître elle-même ses tares, avant d’y parvenir. Ici, l’intégralité de son intervention.
Je voudrais ici, en ma qualité de président de la Commission adhoc, chargée de réfléchir aux modifications à apporter au processus électoral, remercier l’orateur pour la pertinence et la clarté de son exposé. Je note avec satisfaction la conjonction des actions et initiatives de l’opposition, car il y a quelques jours que les présidents de l’UN, du RPM, RPG, RPR et Les Démocrates nous ont confié cette mission de réflexion. Et les conclusions auxquelles nous sommes parvenus relèvent, elles aussi, ces nombreux ingrédients de la fraude électorale que le pouvoir introduit depuis la fin des années 90 dans le code électoral. Le moins que l’on puisse dire est qu’il n’y a aucune volonté des autorités en place de mettre fin aux entraves à cette fraude subtile introduite dans la loi électorale. Mme la Présidente de l’UN, dans son discours de tout à l’heure a félicité notre commission pour la qualité des travaux entrepris.
Mais avant de recenser les entraves à l’organisation d’élections transparentes et crédibles portées par nos adversaires et les institutions chargées de l’organisation et la gestion des élections, NOUS, partis politiques de l’opposition, NOUS qui souhaitons imposer l’alternance démocratique, NOUS devons aussi balayer devant notre porte. NOUS devons reconnaître, en toute objectivité, que nous sommes NOUS MÊMES un élément du problème, parce que NOUS contribuons très souvent à la perpétuation de ce pouvoir que NOUS combattons.
NOUS contribuons à sa perpétuation chaque fois que nous désignons au bureau du CGE ou dans ses démembrements des militants dont la préoccupation majeure est de se faire de l’argent, oubliant de défendre les intérêts des partis politiques de l’opposition.
NOUS contribuons à la perpétuation du pouvoir en place chaque fois que nos commissaires électoraux, scrutateurs et représentants des candidats acceptent de falsifier des résultats électoraux contre de l’argent.
NOUS contribuons à la perpétuation du pouvoir en place chaque fois que NOUS laissons des partis politiques dits de l’opposition désigner des commissaires, assesseurs et représentants dans les circonscriptions où ils ne présentent aucun candidat ou ne concluent aucun accord avec les partis qui ont des candidats.
NOUS contribuons à la perpétuation du pouvoir chaque fois que NOUS, responsables politiques de premier plan, abandonnons nos circonscriptions électorales au moment des votes pour nous retrouver à Libreville, laissant le champ libre à nos adversaires du PDG et alliés. C’est le cas du Haut-Ogooue en 2016.
Il est aussi urgent de clarifier les choses ! Avant les prochaines élections, NOUS devons séparer le bon grain de l’ivraie ! NOUS devons avoir uniquement comme commissaires et scrutateurs, des cadres, des militants qui défendent l’opposition jusqu’à la dernière énergie ! Il nous faut donc, dès à présent, travailler à créer des synergies qui nous permettent de trouver, former et affecter les 7500 personnels nécessaires à tous les bureaux de vote du pays. Ce sont des choses qui doivent être notre préoccupation dès à présent pour qu’au jour des élections nous soyons armés véritablement contre toutes ces entraves qui permettent au pouvoir de nous voler les élections !