Le Directeur général de la dette, Fernand Ngoussi Mayangah est revenu, le 25 février dernier, sur l’épineuse question de la dette du Gabon. Une question qui suscite diverses appréhensions.
La dette du Gabon fait actuellement l’objet de multiples spéculations, tant dans les milieux économique que politique. Pour éclairer les différents points d’ombres qui entourent la question, le Directeur général de la dette, Fernand Ngoussi Mayangah a fait une mise au point sur le sujet. Une question présentée à la faveur de la présentation de la stratégie annuelle des valeurs du Trésor pour l’exercice 2022.
Qu’en est-il de la dette ?
L’encours actuel de la dette du pays, selon Fernand Ngoussi Mayangah, se situait à 6500 milliards de francs CFA. Soit un taux de 65,9% du PIB, qui se veut en deçà du seuil communautaire fixé à 70% du PIB. Dans ce droit fil, ce dernier n’a pas omis de revenir sur la difficile période 2020-2021, qu’a traversé le pays, en matière de finances publiques : » le Covid-19 est venu perturber notre croissance et cela a également affecté notre taux d’endettement », a-t-il indiqué.
Une période particulièrement difficile, selon lui, marquée par l’augmentation de l’encours de la dette. « …le PIB ayant baissé, l’encours a augmenté. Surtout que, durant cette période, nous avons eu recours à de nouveaux emprunts pour faire face aux contrecoups du Covid-19. Mais depuis le début de l’année 2022, les choses sont en train de s’améliorer : le PIB ayant augmenté, mécaniquement le taux d’endettement va baisser », s’est-il voulu rassurant.
Sur les opérations de levées de fonds prévues sur le marché domestique de la CEMAC, au cours de cette année, il indiqué qu’elles s’inscrivaient dans le cadre de la stratégie 2022, élaborée par le gouvernement. Laquelle consiste pour l’Etat, de stabiliser et d’accompagner l’économie nationale. « … lorsqu’on met en place une Loi des finances, il y a des ressources propres et d’emprunts. Les titres publics rentrent donc dans ce cadre-là, pour booster l’économie gabonaise ».
Face à ceux qui qualifient cette opération de levée de fonds par le gouvernement sur le marché des titres sous régional comme un endettement de plus, Fernand Ngoussi Mayangah s’est voulu plus pédagogue. « Ce n’est pas un emprunt de trop comme on pourrait le penser, c’est simplement pour accompagner l’économie, et cela rentre dans les ratios. En le faisant, nous tenons d’abord compte que notre stratégie d’endettement soit respectée », a-t-il précisé.
Une thèse qui semble ainsi rejoindre la position défendue par le Fonds monétaire internationale (FMI) sur la soutenabilité de la dette gabonaise. A preuve, au mois décembre 2021, ses experts avaient une fois de plus, soutenu que la dette du pays restait soutenable, malgré sa vulnérabilité aux risques de taux d’intérêt et de change. Les autorités ayant ainsi inscrits sa réduction, au titre des priorités au projet de Loi de finances 2022.
LMA