C’est la question posée par Joyce Laffite NTSEGUE, jeune opposant et militant du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité. Cette interrogation vise, sans nul doute, les pédgistes et les soutiens d’Ali Bongo, qui invitent ce dernier à briguer à nouveau la magistrature suprême. Pour l’opposant, au regard de l’état désastreux du pays et de l’absence du numéro un gabonais sur la scène internationale, il s’étonne de l’enthousiasme qui habite encore les soutiens indéfectibles du Chef de l’Etat, alors qu’il est peut être temps, de penser à une nouvelle génération. Ici, l’intégralité de sa tribune.
À Monsieur le Dj radio,
Rien ne sert d’écrire des bibles pour décrire ses propres turpitudes.
Il y a un proverbe obamba de chez moi qui dit : « On ne laisse pas un ami sur une colline mais sur un terrain plat ».
Les gabonais ne sont pas dupes, car Ils connaissent les parcours de tous les acteurs politiques et la philosophie qui sous-tend les partis qu’ils animent.
Dans une démocratie, le dialogue et la liberté d’expression sont des valeurs fondamentales; elles ne sont pas l’apanage d’un parti politique, encore moins du PDG dont les pratiques anti-républicaines sont connues de tous.
Faut-il vous rappeler :
Le débauchage et l’achat des militants d’autres formations politiques. Les manœuvres relatives au musellement de l’opposition. Le ballonnement de la liberté de circuler au travers d’un couvre feu interminable et injustifiable.
Hier, vous scandiez tous «Bla ou rien», aujourd’hui, vous chantez tous à l’unisson «Ali23». Versatilité qui prouve à suffisance votre instabilité politique.
Chez toi, dans le 3e siège de la Boumi-Louetsi, (Rebe, Ngoungui, Mavova, Nzenzélé) la route est une catastrophe, les écoles sont abandonnées, la pauvreté est endémique, les gens sont obligés de parcourir plus de 70 km pour se rendre à l’hôpital de Bogonlo.
Que pensez-vous de l’état de décrépitude avancé des quartiers Avéa et St-Goerges ?
Des quartiers où vous avez vécu.
Je comprends parfaitement votre amour utilitaire pour le PDG qui vous procure des nombreux avantages matériels et financiers qui font votre zèle.
La politique c’est un idéal de vie dont la finalité est de se mettre aux services des autres et de la communauté en posant des actes qui concourent à améliorer le bien être de tous et de notre vivre ensemble.
Vos incantations traduisent votre vacuité politique au travers des formules creuses aux résultats toujours attendus : Émergence, Égalité des chances, un jeune métier, PAT, FID, 3R etc.
À titre d’exemples, ni le PSGE, ni le Plan de Relance Économique n’ont réussi à apporter une amélioration économique et sociale.
Ou …? est le Gabon industriel censé accroître les recettes de l’Etat ?
Ou…? est le Gabon des services censé accroitre la compétitivité de l’Etat ?
Que dire du constat de la mort de notre système éducatif ? qui hypothèque à n’en point douter l’avenir de notre jeunesse sur plusieurs années.
L’endettement du pays devient systémique pour un chômage endémique.
AUCUNE PERSPECTIVE D’EMPLOI POUR LES GABONAIS.
En 13 ans, vous avez eu six Premiers ministres alors qu’Omar Bongo en 42 ans en a eu que 4.
Si un Gouvernement est composé en moyenne de quarante deux (42) ministres multiplié par six (6) Premiers Ministres, je vous laisse la liberté de calculer le nombre de ministres utilisés par Ali bongo en 13 ans?
Il n’est un secret pour personne qu’au sortir du magistère d’Ali, le PSGE qu’il a fait porter par son parti garantissait au Gabon un avenir radieux.
Au regard d’un bilan catastrophique, il est difficile de comprendre l’enthousiasme des “ indéfectibles soutiens”. Vous soutenez un homme, le développement et l’avenir du Gabon vous importe peu. C’est votre choix.
2023, vous inquiète plus qu’il ne vous rassure, d’ou vos intrigues et agitations au plus haut niveau.
Qui dirige le Gabon ?
Peut-on faire appel à la candidature d’un Président qui est incapable d’assumer ses fonctions régaliennes et être absent sur la scène internationale ? Par exemple les audiences sollicitées par les acteurs politiques, les syndicats et des conférences de presse avec les journalistes locaux ? Les absences très remarquées comme celle de la conférence des Chefs d’Etats de la CEEAC ?
Une maxime bien connue des gabonais, dit : « Que le Gabon est une maison de verre » Tout se sait, mieux encore à l’ère des réseaux sociaux.
Oui, les gabonais sont informés de la fameuse “énergie à revendre” du Président de la République.
Oui, les gabonais sont informés que ce sont les parlementaires PDG et Affidés qui dans les deux chambres du parlement défendent les idées d’un parti politique plutôt que de défendre, même les besoins les plus élémentaires des populations.
La victoire de l’opposition aux élections présidentielles de 2023 est déjà acquise comme celle de 1993, 2005, 2009 et 2016.
Aucun gabonais n’acceptera le vol de ces victoires et jamais nous ne signerons aucune reddition.
Pour clore mon libre propos, nous faisons confiance à la majorité des jeunes gabonais qui sont conscients du désastre qui frappe le Pays.
C’est vrai, ils sont nombreux à ne rien dire, des cadres, des chômeurs, des retraités, des étudiants, des commerçants et tous ces jeunes gabonais débrouillards au quotidien dans la rue à qui je pense (vendeurs de Moutouki, photographes, démarcheurs etc). Ils sont là, dignes, ils vous observent, comme Dieu lui-même vous observe dans le silence, ils observent le bal des crapauds à l’approche des échéances électorales et le moment venu, ils vous répondront.
Pendant ce temps, l’éveil des consciences prend davantage du large.
Ps: Je n’ai pas choisi de mettre ma photo, mais celle de l’état du Gabon, et notamment les maquettes des promesses toujours attendues. Si tu souhaites réagir ne met pas les “organes”, présente nous un bilan du Gabon de 2009 à ce jour (seulement).
Joyce Laffite NTSEGUE, conseiller, chargé de missions RPM (Opposition)