En décidant à main levée de la non divulgation du rapport de l’enquête menée par l’Assemblée nationale sur la gestion de la pandémie du Covid-19 par le gouvernement, réclamé par la société civile, les députés ont fait le choix de ne plus défendre les intérêts du peuple qu’ils représentent à l’Assemblée nationale. .
A titre de rappel, le Copil Citoyen, a sollicité du gouvernement et des deux chambres du Parlement : la publication, sans délai, du rapport d’enquête parlementaire sur la gestion des fonds Covid-19 estimée douteuse ; la mise à la disposition du Copil Citoyen par le Copil gouvernemental, de tous les rapports de gestion des fonds mis à sa disposition ; la non-reconduction de l’état d’urgence sanitaire à l’expiration de sa durée légale courante qui ne doit pas excéder les 15 jours prévus ; et enfin, la fin du Test PCR dit « VIP » facturé à 20.000 frs CFA au profit du seul dépistage gratuit.
Les parlementaires, plutôt que de défendre la cause des citoyens gabonais, ont préféré couvrir la forte probabilité des détournements soupçonnés par l’opinion. Ce d’autant plus que le Président de ladite institution, Faustin Boukoubi admet que l’institution qu’il préside avait effectivement mis en place une commission dédiée : «Celle-ci a fait son travail et élaboré un rapport. Celui-ci a été remis au président de l’institution qui, par la suite, l’a soumis à l’appréciation du Bureau qui la présenté à la conférence des présidents avant l’examen en plénière. À l’issue d’un débat, les députés, à main levée, ont voté pour la non-publication dudit rapport. Vous comprenez donc aisément pourquoi il n’est pas rendu public», a-t-il relaté à la faveur d’une rencontre avec la presse vendredi 7 janvier.
Sauf que, la vérité n’a pas de tombe. Le temps fini toujours par révélé les secrets les plus occultés. Tôt ou tard, le peuple saura à quel prix leurs « représentants » ont bradé leur dignité en cautionnant l’opacité dans la gestion des derniers publics.
Karl Dhorian