À l’aube de cette reprise des cours pour l’année académique 2021-2022, des acteurs quasi inamovibles du mouvement syndical, dans le secteur Éducation et Enseignement supérieur, ont décidé de remettre une couche pesante sur le terrain conflictuel.
PAR CHRISTIAN DE SAINT-BERNARD
Curieusement, en faisant valoir leurs pratiques traditionnelles qui sonnent, hélas, le glas de leurs organisations respectives archaïsantes.
Leurs stratégies d’attaque de plus en plus inopérantes se ressemblent d’une année scolaire à une autre, via des tensions orchestrées visant le pourrissement d’un secteur d’activités aussi névralgiques que celui de l’École.
Ainsi, l’avant-veille de la reprise des cours dans les établissements scolaires et secondaires, la coalition SÉNA-CONASYSED conduite par MM. Fridolin Mvé-Messa et Alain Mouagouadi, représentants l’une et l’autre faction, a surpris l’opinion publique en lançant un nouveau mot d’ordre de grève lors de son ultime Assemblée générale.
Dans le contexte de crise sanitaire liée à la COVID-19, et après une période de vacances scolaires de quatre semaines inhérentes aux fêtes de Noël et de nouvel an, cette prise de position achève de convaincre leurs rares soutiens populaires, qu’une sorte d’agenda politicien plus ou moins caché guide au fond les chefs syndicalistes en particulier.
Certes, en fin d’année dernière, au cours d’une réunion entre le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique, du Transfert de technologies, de l’Education nationale, Chargé de la Formation civique, Pr Patrick Mouguiama-Daouda et les partenaires sociaux, en vue de préserver le climat social précaire, le secrétaire général du SÉNA, accablé par le stress, s’en était accidentellement défendu.
« Nous n’avons aucun agenda politique M. le Ministre » avait-il lancé au grand dam de l’assistance demeurée dans un profond silence.
Pour autant, la décision qui fait couler encre et salive, de demeurer dans la logique frondeuse qui a perturbé le processus du renouveau dans le secteur, ainsi que la dynamique du retour à l’équilibre calendaire impulsée par la tutelle, avec la rentrée scolaire 2021-2022 inédite, effectuée en septembre dernier à travers le pays, en guise d’inauguration de l’année nouvelle, est un acte dont l’écho recherché est politique !
Ce, nonobstant le fait que sur la place publique, ladite coalition pose mal le sempiternel problème des régularisations des situations personnelles et administratives à la Fonction publique, à côté de l’organisation des concours internes et la situation des départs en retraite.
Enseignement supérieur
Dans l’Enseignement supérieur, aussi, on pourrait noter la même réalité accablante en ce qui concerne le SNEC-UOB plus que jamais porte-voix du SNEC national, voire de Dynamique Unitaire de Jean-Rémy Yama, Enseignant-chercheur en rupture volontaire d’activités professionnelles dans les amphithéâtres depuis de longues années. En toute impunité !
Une idée de leurs problèmes :
Régularisations des situations administratives et financières (rappels soldes) et non reversement des enseignants de l’IST, IUSO, ITO et chercheurs en cours de recrutement à l’Education nationale ;
Arrimage de la pension retraite au nouveau système de rémunération ; vacations… Bref, on n’en finit pas.
Mais, quoi qu’ils veuillent laisser entendre, les efforts du gouvernement sont plausibles et palpables, afin de relever de façon substantielle le traitement financier de l’Enseignant, L’Enseignant-Chercheur… En plus de construire des complexes scolaires ultra-modernes, et même réhabiliter de vieux établissements, ou encore transformer l’environnement des campus universitaires.
En raison du radicalisme syndical exaspérant, le gouvernement s’estime fondé à faire appliquer les lois en vigueur avec rigueur dorénavant.
Au demeurant, le Pr Patrick Mouguiama-Daouda, faisant acte de pédagogie répétitive, l’a fait savoir sur le ton solennel, en cette période de reprise des cours, aux syndicats de l’Education nationale, aux organisations des parents d’élèves, et aux Recteurs des Universités et Directeurs généraux des Grandes Écoles.
» Nous avons laissé prendre des habitudes qu’on ne saurait plus tolérer. Il est de votre responsabilité de faire appliquer les textes légaux en matière de droit de grève« .
En l’occurrence, le ministre a martelé l’urgence de prôner » le respect intégral du droit de grève ».
A ce propos, la loi 1/2005 du 4 février 2005, portant Statut général de la Fonction publique précise les devoirs et obligations des syndicats constitués essentiellement d’agents publics.
On y lit entre autre :
» En vue de garantir l’intérêt général, la grève doit être précédée d’un préavis et de la mise en place d’un service minimum. Toute entrave à l’organisation ou au fonctionnement du service minimum constitue une violation du principe de continuité du service public et de la liberté de travail, exposant ses auteurs à des sanctions disciplinaires», art. 69.
Le ministre s’est volontiers fait fort de le rappeler patiemment à tous ces acteurs.
En fin d’année écoulée, et au terme des missions de l’Inspection générale des services de l’Education nationale, les enseignants absentéistes, pour motif de grève en vérité illégale, ont été mis sous Bons de Caisse.
Cette méthode rigoureuse va se poursuivre pied – à-pied. La tutelle, maniant habilement la carotte et le bâton, promet de l’étendre dans les Universités et Grandes Écoles.
L’enjeu : garantir le plein-emploi chez ces fonctionnaires, dont un grand nombre est estampillé plutôt dans l’opinion publique comme étant des affairistes, voire des » Ponctionnaires » de l’Etat.
Et tout entreprendre pour que l’UOB, en particulier, soit enfin perçue comme la vitrine et le phare de la société, et non plus comme son reflet incroyable.