A ce qu’il semble, le gouvernement gabonais, malgré l’annulation pure et simple par la Cour Constitutionnelle de l’arrêté portant sur les mesures restrictives de lutte contre la covid19 décide de passer par un Décret pour la mise en pratique de ces différentes mesures. René Descartes aimait à dire que le bon sens est la chose du monde la mieux partagée, qui plus est chez les gouvernants.
Ce bon sens ne semble pas être présent chez les gouvernants gabonais. On aurait pu penser que l’effet de la ville morte, l’action raisonnable du Copil citoyen et la double décision de la Cour Constitutionnelle portant annulation de l’arrêté inciterait le gouvernement à faire preuve de retenue et d’humilité. Il n’en est rien. Comme à son habitude, le gouvernement agit dans une logique d’obstination. Dans le fond, l’arrêté touchait aux libertés publiques de chaque citoyen gabonais. C’est pour cette raison que le Copil citoyen a jugé utile d’interpeller la Cour Constitutionnelle; celle-ci n’est pas un organe de décision politique ; elle se borne à dire le droit, à constater si une loi viole ou non tel ou tel droit de la personne, telle ou telle liberté fondamentale, telle ou telle disposition constitutionnelle.
Ce fameux arrêté, dans le fond, foule aux pieds les libertés publiques de chaque gabonais, notamment la liberté d’aller et venir. Le gouvernement s’est fourvoyé non seulement dans la procédure en pensant qu’un arrêté suffirait pour faire avaler au peuple gabonais la pilule, puis dans le fond en privant chaque citoyen de ses libertés fondamentales. La Cour Constitutionnelle a rendu, dans la forme comme dans le fond, une décision juste. Le projet de décret portant modification et suppression de certaines mesures de prévention, de lutte et de riposte contre le Covid 19 connaîtra-t-il un meilleur sort que l’arrêté au niveau de la Cour Constitutionnelle ?
Rien n’est moins sûr, car la Cour Constitutionnelle, décriée par nombre de gabonais comme étant le bras séculier du régime, semble vouloir jouer son vrai rôle. Celui-ci étant de se prononcer sur la conformité à la constitution des lois déférées à son examen.
Le gouvernement gabonais ne prend nullement en compte l’opinion publique ; cela relève d’une obstination qui vire à l’absurde. Ce gouvernement est-il au service du peuple ou à la solde d’une clique de personnes dont le seul intérêt est d’engranger les retombées financières des tests PCR payants, oscillant entre 50000 FCFA et 20000 FCFA. Ce projet de décret adopté lors du Conseil des ministres du lundi 3 janvier2022 va, à coup sûr, mobiliser de nouveau la Société Civile.
Bibang Serge