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Tribune : Déclinisme gabonais : réhabilitation des politiques sociales et culturelles pour un saut qualitatif

Le déclinisme est un terme désignant un courant d’idée et d’analyses de penseurs estimant qu’une civilisation est en déclin. Le présent manifeste s’articule sur un ensemble de propositions qui émanent d’une réflexion sur « la dégradation graduelle du développement humain du Gabon. » Aussi, il met en exergue un constat de la déstabilisation du tissu économique par la chute brutale des cours du Pétrole depuis 2014.

L’économie gabonaise doit faire face à un défi majeur consistant à changer son modèle traditionnel, fortement ancré autour du secteur pétrolier. Troisième économie d’Afrique Centrale (13% du PIB régional), pays à revenu intermédiaire, le Gabon est l’un des pays les plus riches d’Afrique avec un PIB/HAB se situant à plus 8000 USD. Ces chiffres ne rendent pas compte du degré de dégradation et de relégation des indicateurs de développement

Jim NDONG,
Enseignants d’Economie-Gestion et Management ; Chef d’Entreprise © D.R

humain. Toutefois, au-delà de cette déclination des indicateurs Micro et Macro-économiques, des perspectives demeurent pour sortir « du syndrome hollandais économique » et « du déclinisme sociétal. »

Les propositions ci-après peuvent permettre un redressement dans le long terme. Le Gabon est l’un des pays d’Afrique Centrale dont la formation constitue un goulot d’étranglement à cause des dépenses astronomiques qu’elle occasionne.

La formation doit s’appuyer sur une approche pragmatique capable de constituer les opportunités en termes de gisements d’emplois.

Nous pensons aux formations suivantes :

Formation

Coiffure ; Ménage (formation de technicienne de surface) ; Cordonnerie ; Secrétariat ; Commerce ; Spécialiste en commerce en ligne ; Agriculture ; B.T.P ; Sport – étude- emploi.

Education

Mise en place des crèches municipales ; Primaires municipales ;Repenser l’école publique ; Lycées commerciaux ; Lycées agricoles ; Lycées écologiques ; Lycées des mines.

Social

 La mise en place d’un système de coopérative agricole ; la mise en place d’une coopérative de l’art ; foire communautaire trimestrielle : sa vocation est de faire connaître dans les échanges (biens, services et expériences…) ; développer le sport, Inciter les vocations via la mise en place des infrastructures (aires de jeu, équipements, stages et formations) ; assurance communautaire ; organiser le bien-être collectif ; organiser la mise en place des infrastructures de base (routes, eaux, électricités, ponts, aérodromes, aéroports, chemins de fer, autoroutes, fibre optique, réseau informatique,…).

L’économie du pays doit se doter d’un certain nombre d’avantages comparatifs (c’est-à-dire sa main d’œuvre, son capital et de ses matières premières). Les pans ci-après doivent être revisités : mise en place d’un système micro finance communautaire pour aider les promoteurs dans leurs investissements (crédits rapides à des taux d’intérêts faibles) ; assistance financière et technique des Donateurs ; exonération de certaines charges pour inciter les opérateurs économiques à s’installer et à créer de l’emploi ;  tisser les partenaires économiques (Accord avec les ONG, mairies…) ; repenser le modèle économique gabonais ; repenser le Régime d’imposition.

Une date historique

 Durant près de 30 ans, le monopartisme s’impose comme l’idéologie dominante. La conférence Nationale est le rendez-vous manqué de l’histoire politique du Gabon. Une conférence nationale qui a pour objectif le retour du multipartisme. Aujourd’hui, le paysage politique du Gabon est toujours marqué par des problèmes variés : crises politiques, détournement des deniers publics, crimes rituels, élections contestées, répressions, emprisonnements arbitraires, grève infinissable des enseignants, etc. Les Gabonais dans leur majorité ne font plus confiance à leurs institutions qu’ils accusent de faire le jeu du pouvoir. Le destin radieux tant promis à « ce petit Emirat » d ’Afrique Centrale, semble être une condamnation. Une condamnation qui se résume par cette formule : « On va encore faire comment ! ». Ces mots seuls, expliquent l’état d’esprit défaitiste au moment où le pays est sensé opérer son décollage tant attendu d’ici 2025. Le vivre-ensemble est donc fissuré, « la confiance au rouge et l’avenir incertain ». Il faut se réinventer le destin. Cela passe par un droit d’inventaire politique et culturel qui s’appuie sur des nouvelles bases pour un saut qualitatif : repenser nos mentalités ; redonner la confiance au peuple via l’éducation populaire ; se réapproprier nos valeurs culturelles ; rompre avec l’esprit défaitist; bonne gouvernance; refondation de nos us et coutumes; referendum populaire en vue d’une nouvelle constitution; mise en place de la deuxième république ; repenser à un Ministère des cultes.

NB : les privilèges insolents des hiérarques du PDG et les biens mal acquis constituent aussi un blocage du Gabon.

Jim NDONG,

Enseignants d’Economie-Gestion et Management ; Chef d’Entreprise

 

 

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