Les ménages gabonais sont au bord de l’apoplexie, tant la flambée des prix met à mal leur pouvoir d’achat.
La menace d’une brutale flambée des prix que tout le monde redoutait au début de l’actuelle crise sanitaire prend forme sur le territoire national. En l’absence de tout contrôle strict, la pandémie est devenue un terreau fertile où tous les commerçants (grossistes comme détaillants) font de la surenchère sur quasiment l’ensemble des produits de première nécessité. Le prétexte tout trouvé étant les pénuries ou des difficultés d’approvisionnement. Le tout, au nez et à la barbe de la Direction générale de la Concurrence et de la consommation, et au grand dam des populations, impuissantes face à ce nouveau diktat du marché.
Résultat : tomates, oignons, piment, pomme de terres, packs d’eau… et même les cigarettes ont augmenté de 30, voire 50 %, aussi bien dans les superettes que dans les grandes surfaces commerciales. Il n’y a pas si longtemps, la grande boîte de Cassoulet coûtait 2300, aujourd’hui elle a grimpé à 3.000 FCFA ; la tasse de café dans la rue qui était à 100 FCFA est passée à 200 FCFA, le coiffeur exige désormais la coiffe à 700 FCFA, voire 1000 FCFA ; la pédicure et la manucure ne sont pas en reste.
Le pire, c’est l’huile de palme produite au Gabon. Depuis le début de la crise sanitaire, les prix d’huile de cuisine ont considérablement augmenté dans le pays. A Libreville par exemple, le bidon de 5 litres d’huile est vendu aujourd’hui à 7.500 FCFA dans les marchés contre 4.500 FCFA avant la Covid 19. Une hausse que les populations ne comprennent pas surtout que le Gabon est un producteur et même un exportateur d’huiles.
Outre le fait que cette flambée des prix fait baisser le pouvoir d’achat des Gabonais, elle a tendance à provoquer un effet domino. Tous les secteurs étant obligés par vice ou par opportunisme de suivre la cadence. Conséquence : même le prix du logement grimpe tous les jours, de même que le transport. Prendre un taxi aujourd’hui à Libreville est synonyme de course.
La direction générale de la concurrence et de la consommation (DGCC) avait pourtant multiplié les descentes sur le terrain dès la mise en œuvre des mesures barrières, pour éviter une montée des prix. Aujourd’hui, cette action, non seulement montre toutes ses limites, mais elle semble dépassée par la tournure prise par les évènements.
LM