Il est constaté un phénomène depuis quelques temps, le Trésor Public gabonais fait l’objet de nombreuses interpellations de sociétés publiques et parapubliques. De la Sogatra, aux Ecorgardes, en passant par Africa N°1, et mêmes les étudiants de l’ENS. Tous veulent organiser des sit-in devant le siège du trésor public. Pourquoi une telle sollicitation ?
Pour rappel, le Trésor Public gabonais, créé par décret n°295 du 25/09/1965 et aujourd’hui organisé au sein de la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor (DGCPT) depuis l’adoption du décret n°280/PR du 22/08/2014, est l’administration centrale du dispositif financier de l’État gabonais. Cette administration est en effet chargée de traiter les questions relatives à la comptabilité publique, à l’exécution du budget de l’État, des collectivités locales et des établissements publics et à la gestion de la trésorerie de l’État. Est-ce la cause de ces nombreuses interpellations ? Il n’y a qu’un pas que d’aucuns n’ont pas hésité à franchir.
Surtout qu’il ne passe plus un jour sans qu’un cas de sit-in au trésor public ne soit enregistré. « Exaspérés d’attendre le paiement de quatre mois de salaires, les agents d’Africa n°1 ont observé un sit-in le 18 novembre devant le Trésor Public ». « À la suite de nouveaux retards liés au paiement de leurs salaires, réunis au sein du Syneg, les écogardes gabonais annoncent un sit-in dès mardi prochain devant les locaux du Trésor public à Libreville ». « Les six (6) syndicats de la société gabonaise de transport (Sogatra), ont entamé une grève pacifique depuis lundi 12 juillet 2021. Au deuxième jour de la grève, les militants et sympathisants des six syndicats sont une fois de plus mobilisés devant la Direction générale des services du trésor public à Libreville ». « Depuis quelques jours, les étudiants en fin de cycle licence master session 2020 de l’École normale supérieure, ont décidé de faire le pied de grue devant le siège du trésor public au centre-ville ». Voilà quelques extraits de notes parues dans plusieurs médias en ligne.
Le choix de nombreux sit-in devant le siège du Trésor public n’est pas anodin. Puisque, selon certains syndicats, après avoir plusieurs fois abordé la question des retards récurrents de paiement de salaires avec leurs patrons, ceux-ci ne pointent qu’un doigt accusateur sur l’administration financière, notamment le Trésor public. Cette Direction générale, avec à sa tête, Franck Yann KOUDJE, connait toutes les difficultés du monde pour faire face à toutes ces interpellations. On reproche à cette direction de bloquer le paiement des salaires et de nombreuses subventions allouées à des entités publiques, parapubliques, voire privées.
Cette direction serait aujourd’hui le terrain de tous les maux dont souffrent de nombreux Gabonais. Pour l’avancement d’un dossier, il faut faire le pied de grue devant cette direction. Il n’est pas rare d’entendre dire qu’il faut un ‘’coca’’ pour débloquer un dossier important. Des démarches qui n’honorent pas cette institution financière. Même les directeurs de sociétés sont dans l’obligation d’encourager leurs syndicats à accomplir de tels actes au regard de leur impuissance devant le ‘’tout puissant’’ Trésor public.
Autrefois appelé TPG, Trésorier payeur général, avant d’être mué en Directeur général du Trésor public, sous l’ère de l’actuel ministre Ossoungou Ndibangoye, le Directeur du Trésor public semble devenir la pièce maîtresse d’un vaste réseau de cols blancs qui négocient le déblocage de certaines situations financières.
KD