Les récits de nombreux incendies déclarés à Libreville et dans le reste du Gabon laissent un fort goût de regret, si et seulement si, le bataillon des sapeurs-pompiers avait été déployé dans tous les arrondissements du ‘’Grand Libreville’’ et à chaque chef-lieu de province. Dernièrement, les populations du quartier Sud, dans le 3e arrondissement de la ville de Port-Gentil, ont été victimes d’un incendie qui a emporté plusieurs habitations. C’est avec des seaux d’eau que la population, elle-même, est venue à bout des flammes.
Les faits se sont déroulés aux alentours de 20h. Un incendie d’une rare violence a réduit en cendres cinq habitations. Selon un riverain sinistré, les populations auraient été avisées du terrible drame à la vue d’une fumée blanche qui sortait de sa demeure. Paniqués, tous se sont rués en direction du feu pour mettre en déroute les flammes. Alertés, les pompiers seraient arrivés sur les lieux sans une goutte d’eau dans leur citerne. Impuissantes, et avec quelques seaux d’eau, les populations ont pu circonscrire le feu.
De tels récits sont légion dans de nombreuses colonnes des journaux du pays. Ils en font des choux gras et impactent l’opinion publique qui ne comprennent pas les contours de la non prise en compte des éléments de sapeurs-pompiers dans les différents quartiers du ‘’Grand Libreville’’. Comment comprendre qu’une aussi grande circonscription comme le ‘’Grand Libreville’’, composée de quatre communes : Libreville, Akanda, Owendo et Ntoum ne compte que deux casernes de sapeurs-pompiers. Celles d’Owendo et, dans le 3e arrondissement de Libreville, au quartier Akemidjogony, plus connu sous le nom deBessieux.
Dans ces conditions, comment circonscrire un incendie déclaré dans la commune d’Akanda, connaissant le parc automobile vieillissant de ce bataillon. Pire, ces derniers expriment tout le mal du monde à s’orienter dans les dédales et recoins des différentes villes. Une aussi grande commune que celle d’Akanda, et dans une plus grande mesure, celle de Ntoum, il est difficile, voire impossible, d’intervenir à temps pour circonscrire un incendie, même de moindre ampleur. Surtout que se pose avec acuité le manque de bouches d’incendie pour alimenter les citernes.
Ces sinistres, qui peuvent être évités, demandent que soit créées des unités d’intervention de sapeurs-pompiers dans chaque arrondissement du Grand Libreville. Car il faut le rappeler, le ‘’Grand Libreville’’ est dépourvu de centres de proximité devant permettre une prise en charge effective des sinistres dans chaque arrondissement.
Il faut également comprendre que certaines structures et institutions de la République possèdent des équipes de Sapeurs-pompiers privées. C’est le cas de la Présidence de la République, dont l’équipe est gérée par la Garde républicaine. Cette dernière ne peut intervenir (sauf exception) en dehors du périmètre requis, c’est-à-dire la présidence de la République. Il en est de même du groupe de l’aéroport de Libreville géré par l’Asecna qui ne peut qu’intervenir dans la zone de l’aéroport. D’autres, comme celle de Nkok sont spécialisées pour une zone bien déterminée.
Dans ces conditions, le temps n’est-il pas venu de décentraliser les services des sapeurs-pompiers à travers le Grand Libreville et dans les chefs-lieux des provinces du pays ? Il est quand même difficile de comprendre que les interventions du Covid et du Samu soient plus prompts à intervenir que ceux des sapeurs-pompiers.
L.M.A