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Gabon/ grève dans l’éducation: Bons de caisse pour les enseignants grévistes

Depuis le début de l’année scolaire 2021-2022, le système éducatif gabonais est englué dans une interminable grève. A l’allure où vont les choses, il n’est pas exclu que l’on s’achemine vers une grève à durée indéterminée. Ce, d’autant plus que les deux camps ont décidé de durcir leurs positions.

Agacé par cette grève qui paralyse le bon déroulement des cours, le ministre de l’Education nationale, Patrick Daouda Mouguiama, par l’intermédiaire du secrétaire général du ministère de l’Education nationale,  a décidé de passer à la vitesse supérieure, en pondant une note « n° 1540/MESRSTTENFC/SG, » menaçant de mettre sous bons de caisse les enseignants grévistes, le 8 novembre dernier. Pendant ce temps, la Conasysed et Sena  observaient un sit-in devant l’enceinte du ministère de la Fonction publique.  Une contre-offensive qui a totalement mis en courroux les enseignants.

En effet, la tutelle estime que cette grève serait purement et simplement illégale. Par conséquent, conformément à la loi, les agents absents à leurs postes devraient voir leurs soldes suspendues avec, comme avertissement, une mise sous bons de caisse. Des dispositions légales fixant les conditions de constitution et de fonctionnement des organisations syndicales ont été évoquées dans cette note, à savoir : « la loi n° 18/92 du 18 mai 1993 en ses articles 23 et 24; et l’article 131 de la loi n°8/91 portant statut général des fonctionnaires ».

Une vision diamétralement opposée des grévistes qui croient que cette note de la tutelle viserait à «intimider les enseignants afin de les disperser». Selon eux, le mouvement est tout à fait légal. Ils s’appuient, en effet, sur « l’article 71 de la Loi n°1/2005 du 04 février 2005 », portant statut général de la Fonction publique qui autorise les grèves en République gabonaise.

En effet, si la loi susmentionnée stipule que les jours de grève doivent être amputés au salaire, elle émet cependant une exception notoire : à savoir que la rémunération ne saurait être suspendue pour motif de grève, si celle-ci porte justement sur la rémunération due. «Or, la plupart des points motivant la grève actuelle sont essentiellement liés au paiement des rappels de solde, des recrutements et/ou intégrations des agents encore sans postes budgétaires, des titularisations, des avancements automatiques, des reclassements après stage», ont-ils souligné. Sur ce, les enseignants se disent «déterminés à poursuivre» leur mouvement de grève jusqu’à satisfaction totale de toutes leurs revendications. Et ce, en dépit «des intimidations et la présence des forces de l’ordre dans nos rassemblements», a déclaré un enseignant.

K.D

 

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