Une fois n’est pas coutume, les députés gabonais ont, pour la toute première fois, refusé un texte de loi provenant du gouvernement PDG dont les deux chambres sont majoritaires.
Le ‘’Tout puissant’’ ministre de la Santé, Guy Patrick Obiang Ndong, avait, au cours d’une communication commune, avec des membres du gouvernement, datant du 27 octobre dernier, indiqué qu’ « à compter du 15 décembre prochain, il faudra délier sa bourse pour accéder au test PCR. Celui-ci serait désormais facturé à 20 000 francs CFA et 50 000 francs pour les VIP », avait-il annoncé. Une annonce qui a soulevé le tollé qui existe aujourd’hui à Libreville, où toutes les associations de la société civile sont en ébullition.
« Ils disent maintenant que ce qui était cadeau passe à 20 000 et le reste à 50 000 ! Non, arrêtons ! Au Gabon, nous avons des priorités », dit l’un d’eux. « Les 20 000 vont où ? Qui mange ces 20 000 ? », demande un autre. « 20 000 ? On va trouver ça où ? », déplore une Gabonaise qui, devant cette situation, confie qu’elle se fera donc vacciner. « Tout ça devient compliqué. C’est comme si on était en dictature, c’est clair », déplore un Librevillois. Un autre reste sceptique : « Est-ce que je suis obligé de me faire vacciner ? Pour quelle raison je me ferais vacciner ? ». Telles sont les nombreuses réactions enregistrées à travers Libreville après l’annonce de ces nouvelles mesures.
Le but d’une telle augmentation des tests PCR ?
Selon des informations issues du ministère de la Santé, cette augmentation avait pour unique objectif d’inciter les gens à la vaccination, en rendant le test PCR coûteux. Et donc convaincre nombre de Gabonais de se faire piquer au plus vite. La réalité est tout autre. Mais en 2020, certains crédits, permettant de financer la riposte contre le Covid-19, ne devraient pas être reconduits. Conséquence : le budget du département sera déficitaire d’environ 42 milliards de FCFA par rapport aux 191 milliards de FCFA alloués en 2021. Dans le projet de Loi de finances 2022, les besoins sont évalués à 148,4 milliards de FCFA.
Ainsi, pour tenter de combler ce déficit et prétextant une mesure visant à encourager les populations à opter pour le vaccin contre le virus, Dr Guy Patrick Obiang Ndong, en compagnie de son collègue ministre de l’Intérieur, ont donc opté pour l’augmentation du prix des tests PCR, à partir du 15 décembre prochain.
Seulement, cette mesure, dont sont exemptées les personnes vaccinées, est très mal perçue par la majorité des députés membres de la commission du Budget et des Finances. Mardi 9 novembre dernier, ils ont examiné le projet de budget pour l’année 2022 du ministre de la santé, et ont exhorté le ministre a reconsidéré la question, et de leur en faire part lors de leur prochaine rencontre.
K.Dhorian
