Le parti du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM) d’Alexandre Barro Chambrier a fait sa rentrée politique en ce jour du jeudi 7 octobre 2021 par une conférence de presse. Ce dernier dans son propos liminaire a passé en revue les dossiers importants brûlant de l’heure, à savoir : le bilan de sa tournée dans le Haut-Ogooué ; les ordonnances adoptées par le Conseil des ministres ; la situation économique et sociale du pays ; la crise sanitaire, la rentrée scolaire et bien entendu le scandale des Pandora Papers qui éclabousse le Chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba.
Entamée du 17 au 31 août, le bilan de la tournée du Président Alexandre Barro Chambrier dont l’objectif était d’aller au contact des populations des provinces du Haut-Ogooué et de l’Ogooué Ivindo a été catastrophique. Au regard des nombreuses difficultés dont ces deux provinces sont confrontées. Des difficultés que veulent, à tout prix, occulter quelques aigris qui prennent ces provinces, en particulier celle du Haut-Ogooué, pour la chasse gardée d’une famille ou d’un clan. Pour Barro Chambrier : « cette tournée a mis à profit de briser le scepticisme, le découragement, voire la résignation qui semblent gagner nos compatriotes face à la dégradation continue de leurs conditions de vie et l’absence de meilleurs perspectives ». Des tournées mis à profit également pour implanter son parti dans cette partie du Gabon, avant de déclarer : « Je crois pouvoir dire que dans l’ensemble, mon message d’espoir a été bien accueilli ». Avant de condamner, avec la dernière énergie, l’incendie du domicile de Pierre Lemboumba Lepandou.
Quant aux ordonnances adoptées en Conseil des ministres du 13 septembre dernier relatives aux conditions d’éligibilité à la Présidence de la République, le Président ABC a dénoncé une manière d’écarter certains candidats à la course au titre, en y introduisant un texte discriminatoire.
La situation économique et sociale peu reluisante du pays a été l’occasion pour cet ancien haut fonctionnaire du FMI de s’exprimer sur la dette gabonaise, pays devenu le plus riche du continent grâce à son PIB par habitant, selon un calcul erroné de la Banque mondiale. Il est, en effet, inimaginable qu’un pays doté de tant de potentialités puisse avoir autant de lacunes. En prenant le seul exemple du tronçon de la route Libreville-Kango qui devient un cauchemar pour les automobilistes et les usagers. Abordant la crise sanitaire qui touche le pays. ABC a indiqué que : « le vaccin est, pour le moment, le seul moyen pour atténuer la maladie. Moi-même je me suis fait vacciner, c’était mon choix et cela doit être de même pour tout le monde. Je constate, pour le regretter, la mise en place d’un Corona-business qui ne dit pas son nom ».
Avant d’aborder le scandale des Pandora Papers, le Président Barro n’a pas manqué de fustiger le manque de sérieux avec lequel les autorités de l’Education nationale ont procédé à la rentrée académique 2021 2022. « C’est un chaos indescriptible », a-t-il lancé.
Le récent scandale des Pandora Papers proprement parlant n’a pas laissé indifférent ABC. D’après les révélations du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) fruit du travail de plus de 600 journalistes dans 117 pays, sur quelques 12 millions de documents, Ali Bongo Ondimba serait le propriétaire de la société Cresthill Worldwide Limited immatriculée le 30 mars 2007 aux îles Vierges britanniques et de Gazeebo Investment Limited créée en décembre 2007. ABC a indiqué qu’en attendant des éclaircis sur cette sombre affaire a déclaré : « pour ma part je n’ai absolument rien à cacher. Tout ce que j’ai gagné, c’est à la sueur de mon front ».
Même si l’homme se défend ne pas se porter candidat à la prochaine élection présidentielle, il n’en demeure pas moins que le cheminement pris ressemble bien fort à celui emprunté en 2014 par un certain Jean Ping qui, quelques mois plus tard, s’était déclaré candidat à la présidentielle de 2016. Le moment n’est peut-être pas encore venu.
A noter qu’une minute de silence a été observée, suite à la disparition tragique de Casimir Oye Mba.
Karl Dhorian