La question vaut son pesant d’or au regard des coupures intempestives des fournitures d’eau et d’électricité et la piètre qualité du service que subissent les abonnés de la seule entreprise au Gabon qui, depuis plusieurs décennies, garde le monopole aussi bien dans la production et la distribution de l’eau et de l’électricité.
« Un incident survenu hier soir au poste 90KV de Kinguele impacte en ce moment la desserte en eau potable et en électricité« . Les consommateurs d’eau et de l’électricité sont habitués à de telles informations données par la Société d’énergie et d’eau du Gabon, pour justifier sa piètre qualité de service.
Dimanche 24 octobre 2021, aux environs de 19h30, une coupure d’électricité d’une grande ampleur a laissé les populations du Grand Libreville dans les ténèbres pendant toute la nuit du dimanche à lundi. Dans la nuit de vendredi, quelques quartiers de Libreville, notamment dans le 6eme arrondissement, avaient déjà connu le même sort. Sans explication officielle.
C’est dire si la coupe des humiliations infligées par dame Seeg à ses clients est pleine. Et toutes les raisons données par la compagnie tournent autour de l’incapacité de cette entité à offrir un service de qualité. La forte demande des fournitures d’eau et d’électricité se heurte à la vétusté des installations. La Seeg paraît donc essoufflée.
Pourtant, en 1997, face à cette problématique de la qualité de service qu’elle n’arrivait pas à pallier, les autorités du pays avaient estimé que seule la privatisation pouvait répondre aux exigences d’une clientèle longtemps abusée. La société française Veolia a obtenu le marché. Mais l’offre ne s’est pas améliorée. En 2017, 20 ans après avoir dirigé les opérations, l’État a décidé de reprendre la main. Avec les mêmes insuffisances, 4 ans après le départ de Veolia, les clients continuent de vivre le même calvaire.
Quid de l’ouverture du marché de la concurrence ?
Il est évident qu’un pays ne peut se développer sans électricité ou avec une électricité chancelante comme c’est le cas au Gabon. Or, dans les discours politiques, les autorités prônent pour un Gabon émergent. Mais atteindre l’émergence avec quelle électricité ?
D’où l’impérieuse nécessité d’ouvrir le marché de la concurrence à l’électricité et à l’eau. Les pays qui aspirent au développement ont opté pour la diversification des ressources énergétiques. Il y a le choix entre les énergies fossiles (appelées à disparaître) et les énergies renouvelables beaucoup plus à la mode.
De plus, les fournisseurs d’électricité et d’eau ne sont pas forcément les distributeurs. Comme c’est le cas au Gabon, où la Seeg joue les deux rôles « production et distribution ». Avec une qualité de service qui laisse à désirer.
Un monopole qui ne se justifie plus.
Junior Akoma