Après avoir transformé les écoles primaires en collèges, le gouvernement s’est résolu à transformer les internats en salles de classes, afin d’augmenter les capacités d’accueil dans les établissements secondaires. Cette initiative est aujourd’hui appelée : extension des établissements. Mais en regardant de près, il y a comme une entourloupe, du fait que ces internats ont toujours bénéficiés d’importantes sommes d’argent d’investissement dans les différentes lignes budgétaires. Quelle destination a donc pris tout cet argent ?
Au lieu de construire ces nouveaux internats, le gouvernement, comme annoncé plus haut, s’évertue à transformer les internats existants en salles de classe, alors que les espaces pour étendre les établissements existent bel et bien à l’intérieur du pays. Comment comprendre cette politique gouvernementale qui consiste à transformer les internats en salles de classes, alors qu’il existe assez d’espace pour construire de nouvelles salles de classes ?
Selon l’analyste économique Mays Mouissi : « Afin d’améliorer les conditions d’études dans l’enseignement public du second degré, en 2013 le législateur a affecté14 milliards à l’Agence nationale des grands travaux (ANGT) pour le suivi et l’exécution de la réhabilitation des Internats.
En analysant la Loi des finances on apprend que l’inscription budgétaire de 20,17 milliards aurait dû financer les dépenses suivantes :
– 60 nouveaux lycées et leur équipement (7.6 milliards FCFA)
– 10 nouveaux internats et leur équipement (2.5 milliards FCFA)
– 5 rénovations d’internats (781 millions FCFA)
– 1 lycée scientifique à Koulamoutou (4 milliards FCFA)
– 1 Collège d’enseignement secondaire à Mpaga (300 millions FCFA)
– L’extension et l’équipement du CES de Cocobeach (1.15 milliards FCFA)
– L’achèvement des autres travaux en cours (3.8 milliards FCFA)
Cependant 2 ans après le vote de Loi des finances et 1 an après l’exécution intégrale du budget 2013, les gabonais cherchent toujours la réhabilitation des internats du Gabon. Il s’agit pourtant de travaux intégralement financés, la loi des finances 2013 ayant été exécutée dans son entièreté. On peut donc s’interroger sur la destination prise par les 10.1 milliards initialement prévus pour financer la construction de 60 nouveaux lycées et 10 nouveaux internats », écrit-il dans un rapport datant de 2014.
Au lieu de trouver des réponses à ces questions, le gouvernement préfère aujourd’hui passer outre ces investissements, pour transformer ces internats en collèges et lycées. Histoire de noyer le poisson.
Autre fait marquant, ces dernières années, les internats servaient encore à l’hébergement des candidats au Baccalauréat issus des villes ne détenant pas de centre d’examen. En les détruisant pour construire des salles de classes, que deviendront les élèves qui viennent de Medouneu, par exemple pour passer le bac à Oyem, et bien d’autres villes dans l’arrière-pays ?
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