Pour ces assises prévues pour se tenir en octobre prochain à Montpellier, Emmanuel Macron a décidé d’inviter seulement la société civile. Exit les chefs d’États africains.
C’est une petite révolution dans le monde des relations France-Afrique. Le prochain sommet prévu pour octobre prochain à Montpellier ne verra pas la présence des chefs d’États. Seule la société civile composée essentiellement des trentenaires aura voix au chapitre.
Face au fort sentiment anti-français qui monte dans plusieurs pays d’Afrique depuis des lustres, notamment en Afrique francophone, où d’autres puissances à l’instar de la Russie pénètrent de manière fulgurante dans ce qui est considéré comme le pré carré français, Paris redoute de perdre la main.
Accusée de soutenir les dictatures à la tête de plusieurs États africains, la France cherche à reconquérir une confiance bien effilochée dans ces anciennes colonies.
Ici, la question est de savoir, si le fait d’inviter à un sommet de haut niveau, la seule société civile suffit pour convaincre les africains d’une nouvelle approche productive de la France sur le continent noir? Alors qu’au même moment, les points de vue de Paris, sur les derniers événements survenus en Afrique sont biaisés.
Récemment encore, au lendemain du coup d’État militaire en Guinée, la France s’est alignée derrière la communauté internationale pour condamner le putsh. Alors qu’au Tchad, la même France a tacitement approuvé la venue anticonstitutionnelle des militaires au pouvoir au Tchad au lendemain de la mort du président Deby. Sur la constante manipulation des constitutions pour un troisième mandat par certains chefs d’États, la France est toujours restée aveugle et sourde.
La présence des bases militaires en Afrique, la gestion du franc CFA par la France et autres accords coloniaux qui freinent le véritable essor des pays francophones, entre autres, sont autant d’éléments qui doivent être remis sur la table de discussions.
C’est dire si la seule présence à un sommet France-Afrique de la société civile africaine paraît comme un coup de Com politique de plus de Paris pour se faire bonne conscience.
Junior Akoma