L’affaire fait grand bruit dans la haute sphère de la politique gabonaise. Massassa-Gate, comme son nom l’indique, fait la ‘’Une’’ des choux gras du pays, sans qu’aucune voix ne s’élève du ministère de la Bonne gouvernance, dont le locataire promet depuis un temps, à qui veut l’entendre, faire la peau aux voleurs et autres détourneurs de la République.
C’est Mme le Premier ministre, en personne, qui, au cours du conseil des ministres du 11 août dernier, a révélé une tentative de corruption de son ministre du Pétrole, du Gaz, des Hydrocarbures et des Mines, Vincent De Paul Massassa. Près d’un mois après ces révélations, aucune juridiction et organisme compétent ne s’est saisi de cette affaire jugée gravissime et scandaleuse, jetant ainsi un discrédit sur le pays.
Si l’on peut faire abstraction de la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite de Nestor Mbou et du Procureur de la République, André-Patrick Roponat, dont l’immobilisme n’étonne plus personne, ce n’est pas absolument le cas du ministère de la Bonne gouvernance et de la Lutte contre la Corruption de Francis Nkéa. Ce dernier crie sur tous les toits vouloir punir sévèrement tout cas de corruption avérée en appliquant la tolérance zéro. Mais, finalement pour du beurre. Un silence assourdissant qui interroge plus d’un sur la nécessite de se doter d’organes de lutte contre la corruption avec des budgets conséquents pour des résultats quasiment nuls sur le terrain.
Le peuple gabonais avait cru, à tort, qu’après les révélations du Premier ministre, qui n’est pas non plus au-dessus de tout soupçon, puisqu’elle est a évoqué « la persistance des mauvaises pratiques », que le ministre Nkéa va immédiatement s’autosaisir du dossier pour traduire son collègue en justice. Mais que nenni, la solidarité gouvernementale étant érigée en mode de gouvernance dans le pays.
Surtout que la patronne de l’administration gabonaise a indiqué que : « de telles pratiques retardent la mise en œuvre des chantiers du Plan d’accélération de la transformation (PAT) de l’économie et du développement du pays ». Pourquoi dénoncer cette situation aujourd’hui et à quelles fins ?
Affaire à suivre.
K.D