Depuis l’annonce du rapatriement d’un contingent de 450 soldats gabonais de Bangui, plusieurs Gabonais condamnent avec une facilité déconcertante cette décision de l’instance onusienne. Mais entre confusions et allégations une analyse profonde doit être effectuée et des questionnements s’imposent.
Nul besoin d’être un spécialiste du droit pour assimiler le bon vieux et inébranlable principe qui dit: ‘’toute personne suspectée, accusée ou poursuivie est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été établie lors d’un procès où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées’’. Fort de ce principe et sans vouloir faire dans la polémique, les Gabonais doivent faire preuve de lucidité et à d’avantage de recule. Si les faits reprochés concernent quelques éléments, Elle est tout de même difficilement explicable, la décision de rapatrier 450 militaires pour la faute de quelques trublions. Toute chose qui force à penser que les motivations de cette décision seraient ailleurs.
Si les accusations de pratiques sexuelles délictueuses formulées à l’encontre de certains éléments de l’armée gabonaise en RCA sont prouvées, il est de bon aloi de faire confiance aux entités compétentes pour juger, sans faiblesse et sans haine, les responsables de ces frasques. Le plus surprenant, c’est le lynchage dont est victime aujourd’hui tout le contingent militaire gabonais présent en RCA depuis de nombreuses années déjà. Sous l’œil égrillard de certains médias occidentaux et des réseaux sociaux inflationnistes, on assiste, à la diabolisation d’un contingent militaire entier pour une affaire obscure (non encore prouvée) de mœurs débridées, ou supposées telles, de certains de ses éléments.
Ces valeurs soldats ont tout même fait 25 ans à Bangui à défendre les intérêts des Centrafricains contre les groupes rebelles au dépend de leurs vies. Ce, d’autant plus que, cette armée compte en son sein de respectables et honorables militaires, de professionnels dévoués et rompus à la tâche qui est la leur, et, enfin, de nombreux actes de bravoure et d’humanité à mettre à son actif.
Balayer tous les faits d’arme de ces Gabonais pour des raisons de mœurs d’un groupuscule mériterait tout de même quelques réflexions.
K.D