La question mérite d’être posée au lendemain de la sortie de Jean Eyeghe Ndong, l’un des plus grands soutiens de Jean Ping, de cette coalition.
De « l’importante déclaration » de Jean Eyeghe Ndong, le 11 août dernier, on retient principalement que le dernier premier ministre d’Omar Bongo et principal soutien de Jean Ping, à la présidentielle de 2016, a choisi de « se déployer ailleurs que dans la coalition pour la nouvelle république » et de se mettre « à la disposition de la république et par conséquent de L’État ».
Une décision qui vient davantage fissurer cette coalition mise en place par Jean Ping et ses soutiens le 15 octobre 2016 dans « une déclaration à la nation » faite par celui qui continue toujours de revendiquer sa victoire. Cadre de « lutte multiforme pour le rétablissement de la vérité des urnes », la coalition, jurait Jean Ping, ne « cessera pas tant que la légitimité que j’incarne ne sera pas reconnue et établie dans les fonctions et devoirs de la charge présidentielle. »
Composée de « forces politiques et de progrès, de personnalités politiques, des groupements politiques, sociaux et religieux » ayant soutenu la candidature de Jean Ping à la présidentielle d’août 2016, la CNR avait aussi vocation « d’encadrer les partisans de l’alternance démocratique, et de prolonger la lutte afin de traduire dans les faits les actions qui s’inscrivent dans le cadre de ce rassemblement pour la libération de notre pays et la victoire finale. »
Or, depuis sa mise en place, les actions de la CNR se résument essentiellement aux réunions entre cadres de ce regroupement et quelques audiences au domicile de Jean Ping. Des actions sans réel impact sur le terrain. Du coup, cinq ans après sa mise en place, la coalition a du mal à atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés. Résultat, la barque se vide progressivement.
Avant Jean Eyeghe Ndong, plusieurs anciens soutiens de Jean Ping, entre autres : Jean François Ntoutoume Émane, Zacharie Myboto, Casimir Oye Mba, Guy Nzouba Ndama, Alexandre Barro Chambrier, pour ne citer que ces derniers, ont pris des distances avec la coalition.
A quelques deux ans de la présidentielle, la recomposition du paysage politique s’effectue progressivement.
Junior Akoma