Comme chaque mois d’août de l’année, votre canard prend un an de plus. En ce mois d’août 2021, le Temps souffle sa 22e bougie. Un anniversaire qui arrive au moment où l’écosystème médiatique traverse sa plus grave crise.
En effet, dans un contexte de crise sanitaire liée au coronavirus qui s’est imposé à l’univers depuis le dernier trimestre de l’année 2019, la presse gabonaise vit une double crise. Avec l’avènement de la presse en ligne, facilement créable, mais difficilement rentable, l’information qui constituait l’un des revenus de la presse papier, à travers la vente au numéro, est devenue gratuite, grâce à la magie du Net. Ici, tout ce qui est publié se confond à l’information produite par de vrais professionnels. Et c’est là où le bât blesse. Puisque la limite entre une intox et une info est désormais fine. Du coup, le journal papier a pris un sérieux coup sur les ventes. Résultat, Sogapresse, société chargée, depuis de longues années, de la distribution de la presse au Gabon, a mis la clé sous le paillasson depuis le 31 décembre 2020.
Sans publicité, avec une chute vertigineuse de la vente au numéro et une subvention réduite à 100 millions FCFA à se partager entre les journaux papier et la presse en ligne, les difficultés des entreprises de presse sont énormes. A preuve, de périodicité hebdomadaire, Le temps, a perdu sa régularité de parution depuis janvier 2021, pour se situer en moyenne à une parution par mois. Nos fidèles lecteurs l’ont certainement remarqué.
Dans un tel contexte, des réflexions sont menées à notre niveau, afin que les choses changent dans le bon sens. C’est presque un impératif. Car, aucun pays dit démocratique ne saurait se réjouir de la mort de la presse de son pays.
Jean Yves Ntoutoume