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La décentralisation au Gabon : Un véritable serpent de mer

Evoquée depuis 1996, la décentralisation au Gabon manque de volonté politique des dirigeants, malgré l’agitation d’une tutelle créée, comme pour meubler le décor.

La tournée d’explication entreprise depuis quelques jours par la tutelle ministérielle théoriquement en charge de la décentralisation pourra-t-elle aboutir à la matérialisation de l’énigmatique projet de décentralisation ? La question vaut son pesant d’or face à la réalité du terrain.

En effet, depuis 26 ans, la décentralisation au Gabon est au programme des activités de l’Exécutif, sans qu’elle ne connaisse un moindre début de réalisation.  Sous d’autres cieux, c’est grâce à la décentralisation que les pays se sont développés à travers ses différentes localités.

Selon Google : « la décentralisation est un processus qui consiste pour l’Etat à transférer au profit des collectivités locales des compétences et des ressources nécessaires. D’une manière triviale, il s’agit d’un transfert de compétences et de moyens de l’Etat à des institutions distinctes de lui… ».

Au Gabon, depuis 1996, la loi n° 15/96 relative à la décentralisation existe. Mais pourquoi, diantre, le processus bloque, alors même que le parti au pouvoir a tous les instances  décisionnelles entre ses mains ? Les différents toilettages législatifs pourraient-ils, cette fois-ci, inciter une certaine volonté politique du sommet de l’exécutif ?

« Pour une décentralisation effective, il faut la volonté politique du Président de la République. Souvent, dans un régime hyper-présidentialiste, le Chef de l’Exécutif, jaloux de son pouvoir, a toujours du mal à transférer certaines compétences et les moyens nécessaires aux collectivités locales. Au motif que si les collectivités se développent, ses dirigeants peuvent voler la vedette au Chef suprême », indique un ancien élu qui a requis l’anonymat.

Est-ce cette volonté de tout contrôler qui serait aussi l’origine de la non-effectivité du Fonds d’initiative départementale, lancé pourtant officiellement en avril 2018 par Ali Bongo Ondimba à Franceville, dans la province du Haut-Ogooué ? «Pour moderniser l’arrière-pays, créer des emplois et la croissance économique », un fonds de 1 milliard de nos francs devait être affecté par an à un département sur les 48 que compte le Gabon.

Mais le fonds qui devait provenir du budget de l’Etat et qui devait être effectif officiellement avant fin 2019, n’est toujours pas disponible. Au grand dam des gouverneurs, préfets et sous-préfets qui étaient théoriquement impliqués à la gestion dudit fonds.

C’est dire combien de fois, la matérialisation de la décentralisation est heurtée au manque de volonté politique. N’en déplaise à ceux qui continuent à entretenir des discours pompeux sur ce serpent de mer devenu. On est en plein dans la masturbation intellectuelle.

M.N

 

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