Au Gabon, il est de notoriété publique que lorsqu’’on quitte le PDG, c’est souvent dans l’anonymat, mais la marche contraire se fait le plus souvent avec tambours et trompettes. Féfé Onanga n’a pas échappé à cette règle. Le président du Mouvement populaire des radicaux (MPR) a annoncé son changement de cap depuis vendredi dernier. Il s’agit d’une lourde perte pour l’opposition gabonaise pour certains et non évènement pour d’autres.
Ces dernières années, Féfé Onanga a farouchement défendu Jean Ping. Il faisait partie des plus grands défenseurs de l’homme politique pendant et après les présidentielles de 2016. Cette décision inattendue intrigue plus d’un. Pour sa part, Féfé Onanga explique son changement de cap par une volonté de contribuer au développement du Gabon. « Dans l’intérêt supérieur de la Nation et pour le bien-être des populations, le MPR décide d’intégrer la majorité présidentielle comme force de proposition et d’action », martèle-t-il. Avant d’expliquer les raisons de ce ralliement soudain de celui qui donnait des sueurs froides au régime de Libreville dans la province pétrolière de l’Ogooué-Maritime.
C’est dans une interview donnée par Ali Bongo à l’hebdomadaire Jeune Afrique qu’Onanga et les siens ont trouvé leur motivation. Une interview où Ali Bongo évoquait notamment le manque de sincérité de ses collaborateurs à l’exception de son fils Noureddin Valentin. L’ancien opposant s’est même vanté d’avoir adhéré au PDG à ses 17 ans. Un parti qu’il n’aura finalement quitté qu’à ses 60 ans soit 43 ans de bons et loyers services au pouvoir gabonais.
Une bonne nouvelle pour Ali Bongo qui continue de ramener à lui les nombreuses brebis égarés de son parti qui ont quitté le navire pour l’opposition à l’issue de son arrivée au pouvoir en 2009. Une mauvaise nouvelle, au contraire pour jean Ping qui perd en Féfé Onanga un farouche opposant au régime en place. Même si dans son camp, plusieurs crient à un non évènement.
Karl-Dhorian
