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Événements d’Okondja : l’état et la Nation mis à mal

On ne le dira jamais assez, les récents événements d’Okondja, dans la province du Haut-Ogooue, sont venus contredire le dernier discours à la nation du chef de L’État.

Quelques jours seulement après le discours à la nation d’Ali Bongo, à l’occasion du 61ème  anniversaire du Gabon à la souveraineté internationale, les propos d’un membre du gouvernement sont venus remettre en cause la solidité vantée par le numéro un gabonais  entre L’État et la nation.

En effet, dans son adresse à la nation, le 16 août dernier, Ali Bongo avait demandé aux Gabonais de s’affranchir « de cette perception erronée, malheureusement tenace qui prône la séparation » entre L’État et la nation. Pour Ali Bongo: « il n’y a pas d’un côté L’État constitué de quelques personnes, d’une élite ; et de l’autre la nation, constituée du plus grand nombre. »

Et de poursuivre: « Ce que fait L’État, c’est pour la Nation. C’est pour vous, c’est pour nous. État et Nation fonctionnent main dans la main solidaire et unis. Avec un même objectif: la réussite de notre pays. »

Un discours unificateur, mais qui s’inscrit aux antipodes des attitudes de quelques représentants de L’État, à l’instar de Mathias Otounga Ossibadjouo, ministre de la république et élu national. Ce dernier, en donnant des consignes à sa base politique d’Okondja, a traité un opposant gabonais en tournée politique dans le Gabon profond « d’invité indésirable » dans son fief politique Okondja.

Ici, le seul terme « indésirable » est suffisant pour être dangereusement apprécié par les destinataires du message. Ce, d’autant plus qu’un  « invité indésirable » ne mérite aucune bienveillante attention. La suite, on la connaît. Quelques forcenés ont tenté de troubler la manifestation de l’homme politique de l’opposition contre qui les consignes ont été données par un représentant de l’Etat.

Dans la foulée de cet incident regrettable, la villa d’un ancien ministre d’Omar Bongo, passé dans l’opposition, a été ravagée par les flammes. Simple coïncidence ? Seule une enquête minutieuse et indépendante pourrait donner exactement les causes de cet incendie.

Toutefois, tout porte à croire que les consignes données par la haute personnalité à sa base politique ont plutôt eu l’effet contraire des justifications qu’il a tenté de donner via les réseaux sociaux. Et que valent de telles consignes dans un pays qui a choisi la démocratie comme système politique? De plus, un gabonais peut-il être taxé de personne « indésirable » dans un coin de son pays?

Pour sûr, le discours de Mathias Otounga Ossibadjouo à sa base politique d’Okondja remet indéniablement en cause l’unité prônée par Ali Bongo entre L’État et la nation.

Junior Akoma

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